400 lycéens à bord du 11e Train de la Mémoire

Pour la onzième fois depuis 1995, le Train de la Mémoire est parti vers Auschwitz avec à son bord plus de 400 élèves de Première et Terminale, et une soixantaine d’accompagnateurs.  Du 18 au 22 novembre 2018, après une préparation appropriée, ces  lycéens de 14 établissements catholiques  de toute la France – dont trois sous tutelle de l’Oratoire –   ont découvert le lieu le plus emblématique de l’extermination des Juifs d’Europe.

Autour d’une équipe pluridisciplinaire de professeurs, les adolescents ont participé à  un voyage d’histoire et de mémoire empreint de spiritualité. En plus des  visites des sites d’Auschwitz I, de Birkenau et de la synagogue d’Oswiecim, les organisateurs avaient ménagé des temps de réflexion, de dialogue et des moments de commémoration sur place.

Le  travail préparatoire  effectué dans le cadre des établissements a été complété par de nombreuses animations radio présentées dans le train par les élèves eux-mêmes, sur les thèmes étudiés avec leurs professeurs :  « La vie Juive avant la guerre en Pologne », « Le programme T4 », « L’art «  dégénéré   » », « Membre du  Sonderkommando  : un privilège ? », « Les enfants dans le hall de l’hôtel Lutétia », « Comment vivre après les camps ? »…

Le  voyage en train  fait toute l’originalité de cette démarche que le Père Dujardin, de l’Oratoire de France, fondateur du Train de la Mémoire, expliquait ainsi :

« Nous avons choisi de le faire par le train non pas comme une imitation de ce qui a été vécu par les déportés, ce qui serait intolérable, mais parce qu’il nous a semblé, qu’au-delà de la préparation engagée par les établissements d’un point de vue historique plusieurs mois à l’avance et à l’écoute des survivants, il est nécessaire pour  [les élèves] qu’il y ait un acheminement progressif, temps nécessaire pour passer de la vie ordinaire à cette rencontre unique entre toutes. De même, au retour, il est non moins indispensable que les jeunes, « écrasés »  en quelque sorte par l’expérience, puissent parler librement entre eux  et partager leur questionnement avec les adultes qui les ont accompagnés. »  Jean Dujardin

« Le Train commence bien en amont et prolonge ses échos ou ses ondes de choc bien au delà du retour gare de l’Est. Je suis de plus en plus sensible à la dimension indéterminable, non-manipulable, des réactions personnelles de lycéens confrontés à la découverte d’Auschwitz. La seule connaissance du dossier historique, philosophique ou religieux ne suffit pas. La structuration du voyage […] donne du temps à la pensée autant qu’à l’affect. »  Jérôme Prigent, prêtre de l’Oratoire de France, président de l’association Le Train de la Mémoire

« Une expérience marquante dans ma vie, qui soulève la question de notre humanité qui a pourtant laissé faire une atrocité pareille. »  Un élève

« La conviction qui s’ancre en moi à chaque fois, c’est la beauté du travail d’éducation qui est le mien, et la nécessité de former des «  rebelles   », capables d’analyser et de résister, de s’informer, d’agir. »  Martine Querette, initiatrice du projet

« Un voyage nécessaire à la compréhension de mon histoire, celle de ma famille et celle de mon peuple. Je n’oublierai jamais ce voyage et il m’a permis de comprendre l’importance du devoir de mémoire. »  Un élève

« Une expérience très enrichissante qui m’a permis d’en découvrir plus sur moi-même et de soutenir un peuple que j’aime. Je suis musulmane mais je soutiens et accepte toutes les libertés religieuses. »  Un élève

« Je ne vois surement pas encore tout de ce voyage mais ce que je vois et retiens est tellement fort. … J’y suis venue pour une raison qui me dépassait et j’en ressors grandi. »  Un élève

« Schein a dank (merci beaucoup) pour cet extraordinaire voyage sur le chemin de mon histoire familiale. Je ne pensais pas y voir le nom de mon grand-père ni l’entendre. J’ai la satisfaction d’avoir fait tout ce chemin avec des jeunes qui veulent savoir ce qui s’est passé et le savent vraiment. Cela leur permettra d’avancer plus surement pour la suite de leur vie, avec plus de lucidité. J’ai trouvé particulièrement forte la marche silencieuse vers Birkenau. »  Un professeur qui a fait le voyage pour la première fois.

Ce projet pédagogique a reçu le soutien de  la Fondation pour la Mémoire de la Shoah à plusieurs reprises.

Déroulé du drap avec l’inscription zakhor (souviens-toi ) sur la Bahnrampe de Birkenau

Le livre des noms des disparus.

Marche silencieuse depuis le centre du dialogue jusqu’à l’entrée de Birkenau

Visite des anciennes latrines de Birkenau

Visite du musée au camp d’Auschwitz I

Visite du pavillon israélien