Humilité de Dieu
Edito de la Fip Saint-Eustache du 20/02/16
Dimanche dernier, nous avions accompagné Jésus au désert et nous l’avions vu tenté et refuser d’accomplir des miracles pour des motifs égoïstes comme la vaine gloire. Aujourd’hui, nous suivons Jésus-Christ, avec Pierre, Jean et Jacques et nous assistons àsa transfiguration.  Or, dans l’épisode précédent, le tentateur lui avait proposé de manifester sa nature de Fils de Dieu en se jetant du haut du temple. Et là, nous le voyons dans sa gloire en compagnie de Moïse et d’Élie. On peut avoir l’impression d’une contradiction.
Mais observons d’abord que la Transfiguration advint lors de la prière de Jésus-Christ au sommet de la montagne, c’est-à-dire dans une relation d’amour avec son Père. Et juste avant cet épisode, Jésus a fait la première annonce de la Passion (Lc 9, 22) et déclaré que ceux qui veulent le suivre doivent renoncer àeux-même et àprendre leur croix (Lc 9, 23-26). Et lors de la Transfiguration, nous le voyons avec Moïse et Élie parler « de son départ, qu’il allait accomplir àJérusalem. » La Transfiguration est donc une nouvelle annonce de la Passion. Peu après Jésus montera vers Jérusalem où il connaîtra la Croix et la Résurrection.
La Transfiguration n’est donc pas un acte gratuit : àtravers elle, Jésus manifeste aux disciples qu’il est bien le Fils de Dieu mais aussi qu’il connaîtra aussi la souffrance, l’épreuve et la mort et donc qu’il est bien notre frère en humanité. Alors que Jésus s’apprête àprendre le chemin de Jérusalem, la Transfiguration annonce que c’est aussi sur la Croix que la gloire de Dieu se manifestera.
Jetons maintenant un coup d’Å“il sur les interlocuteurs de Jésus : Moïse et Élie. Nous souvenons-nous que Moïse  était aussi « l’homme le plus humble que la terre ait porté » (Nb 12, 3) ? Qu’il fut dans le désert où il vit le Buisson Ardent ? Nous rappelons-nous qu’Élie se retira trois ans au désert (1 R 17 & 18) pour être àl’écoute de la Parole de Dieu et qu’il sut voir Dieu, non dans le feu ou dans l’ouragan mais dans « la voix d’un silence subtil » (1 R 19, 12-13) ? Tout ceci nous invite àprendre conscience et méditer dans cet épisode de l’humilité de Dieu qui « était l’aspect le plus radical de l’amour » comme l’écrivait François Varillon dans son beau livre consacré àl’humilité de Dieu.
Le  Carême : invitation àméditer sur l’humilité de Dieu en vue de nous tenir nous-mêmes humblement devant Lui, en vérité.
Étienne Bernard, paroissien
