Des Oratoriens méditent la Bible – Jérôme Prigent (23.06.2016)
Évangile du Jeudi 23 juin 2016
Évangile du Jeudi 23 juin 2016
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples:
« Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur qu’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. Ce jour-là, beaucoup me diront :
“Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé, en ton nom que nous avons expulsé les démons, en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles ?
Alors je leur déclarerai“Je ne vous ai jamais connus. Écartez-vous de moi, vous qui commettez le mal »
Lorsque Jésus eut terminé ce discours, les foules restèrent frappées de son enseignement, car il les enseignait en homme qui a autorité,et non pas comme leurs scribes. (Matthieu 7, 21-29)
Les moyens fantastiques mis à notre disposition aujourd’hui pour diffuser nos idées, communiquer nos opinions sur tous les sujets, alimenter le débat public sur les réseaux sociaux, les blogs, la sphère numérique, sont si impressionnants que tant de puissance technique ne manque pas de nous inquiéter. Si nous tapons Jésus,Évangile ou Église sur un moteur de recherche nous sommes submergés par une masse d’information où l’usager non averti peut se perdre, et c’est bien ce qui se passe souvent. Pour le pire, lorsque la confusion semble régner dans les esprits, et que des liens farfelus s’établissent entre des réalités naguère cloisonnées, filtrées. Pour le meilleur parfois aussi lorsque des chemins buissonniers dans le maquis des données finissent par conduire vers plus de lumière sur soi, les autres ou Dieu.
Bien des sites internet se réclament de Jésus, de son enseignement, de sa mission. Beaucoup disent « Seigneur, Seigneur » d’autant plus fortement que leur enracinement dans sa parole et son être sont fragiles. Durer dans la foi, être un ancien dans la foi chrétienne conduit à se laisser façonner par le Christ, sans recherche d’efficacité spectaculaire, de chiffres imposants ou de pouvoir spirituel sur les personnes désemparées que la vie malmène et qui cherchent l’eau vive. En revanche attiser des rancœurs, rallumer les mêmes polémiques, cultiver inlassablement l’esprit partisan, désigner des responsables et des coupables à la vindicte anonyme, en se réclamant du Seigneur, c’est-à-dire d’un homme à la liberté duquel nul ne put jamais attenter, voilà qui ne produit pas de fruit évangélique.
Reconnaissons plutôt son « autorité », qui frappa tant ses contemporains, en nous émerveillant qu’elle soit toujours actuelle, active, vivante. Et alors dialoguons ensemble!
Jérôme Prigent, prêtre de l’Oratoire à Paris et Saint-Germain-en-Laye