L’actualité met suffisamment sous nos yeux des gens qui s’exilent de leur pays, pour que ces paroles vieilles de 2 500 ans, que Dieu adressait aux Juifs exilés en Babylonie par la voix du prophète Ezéchiel, aient en nous des résonances fortes. On dira bien que ce n’est pas la même chose : la plupart des exilés d’aujourd’hui ont quitté leur pays d’eux-mêmes, tandis que les Juifs avaient été déportés en exil par un envahisseur. Il est vrai : la guerre a pris d’autres formes. Mais c’est toujours la guerre ! La faim est un ennemi plus puissant que les soldats armés. Les bombes des terroristes frappent au hasard ; ce n’est pas de gaîté de cœur que des gens, dont les maisons ont été détruites, déménagent.

Dieu annonce une bonne nouvelle aux Juifs exilés, y compris leur retour dans leur pays. Il aura lieu, mais Dieu n’agira pas tout seul. Il inspirera le roi Cyrus pour que le retour soit possible. Nous qui croyons en Dieu, quelle Bonne Nouvelle annonçons-nous aux réfugiés qui viennent chez nous dans l’espoir fou que leur sort soit meilleur ? Où sont les Cyrus d’aujourd’hui ?

Donne-nous, Seigneur, d’être porteurs de Bonne Nouvelle aux réfugiés, nos frères, qui sont en attente de gestes fraternels aux portes de nos villes.

Michel Quesnel, prêtre de l’Oratoire à Saint-Bonaventure, Lyon