Des Oratoriens méditent la Bible – Jean-Marie Martin (24.10.2016)
Évangile du lundi 24 octobre 2016
Évangile du lundi 24 octobre 2016
Or il enseignait dans une synagogue le jour du sabbat. Et voici qu’il y avait làune femme ayant depuis dix-huit ans un esprit qui la rendait infirme ; elle était toute courbée et ne pouvait absolument pas se redresser. La voyant, Jésus l’interpella et lui dit : « Femme, te voilàdélivrée de ton infirmité » ; puis il lui imposa les mains. Et, àl’instant même, elle se redressa, et elle glorifiait Dieu. Mais le chef de la synagogue, indigné de ce que Jésus eût fait une guérison le sabbat, prit la parole et dit àla foule : « Il y a six jours pendant lesquels on doit travailler ; venez donc ces jours-làvous faire guérir, et non le jour du sabbat ! » Mais le Seigneur lui répondit : « Hypocrites ! Chacun de vous, le sabbat, ne délie-t-il pas de la crèche son bÅ“uf ou son âne pour le mener boire ? Et cette fille d’Abraham, que Satan a liée voici dix-huit ans, il n’eût pas fallu la délier de ce lien le jour du sabbat ! » Comme il disait cela, tous ses adversaires étaient remplis de confusion, tandis que toute la foule était dans la joie de toutes les choses magnifiques qui arrivaient par lui.
(Luc 13, 10-17)
J’ai toujours été étonné de constater que, lorsque Jésus fait un miracle le jour du Shabbat, les notables ne sont pas surpris de le voir guérir quelqu’un, on dirait que le fait miraculeux ne les étonne pas, comme si c’était monnaie courante, mais en revanche, ils sont contrariés et furieux qu’il enfreigne le repos du Shabbat. Qu’en dit-on en 2016 ? Je suis allé voir sur le site juif Aish.com et voilàce que j’ai lu au bout de la liste des prescriptions du Shabbat : Quand une vie humaine est en danger, tout doit être fait afin de la sauver. C’est pourquoi on peut, pendant chabbat, conduire àl’hôpital toute personne qui se trouve dans une situation d’urgence. Le téléphone peut être utilisé, et ainsi de suite. Les lois du chabbat sont mises de côté pour pouvoir sauver une vie. Dieu soit loué ! Mazel Tov ! ÂÂ
« Femme, te voici délivrée de ton infirmité. » Et il lui imposa les mains. Cette simultanéité entre la parole et le geste m’a évoqué ce qui se passe lors de la célébration d’un sacrement. Celui-ci découle toujours d’une parole prononcée et d’un geste réalisé. Prenez-les chacun àleur tour, et vous le constaterez. Ce n’est pas un quizz que je vous propose, mais je vous incite àla découverte. Prenez boussole, chaussures de marche, bâton pour fendre les eaux. La Parole de Dieu prononcée se joint au geste de l’homme pour faire du bien dans sa vie, pour faire du Divin. Il a besoin de nous, nous avons besoin de lui pour créer ce qui nous donne Vie.
Dans un autre ordre d’idée, j’ai souvenance de cette idée de Teilhard de Chardin, affirmant que Dieu peut tout, sauf réaliser une sphère de bois parfaitement ronde. Dieu a besoin des mains des hommes pour cela. On peut décliner l’idée àl’infini et pour maintes réalisations. Dieu peut tout car l’homme lui prête ses mains, son intelligence, son savoir, ses dons, son expérience, etc…
Jean-Marie Martin, prêtre de l’Oratoire àSaint-Eustache, Paris