Elle est toujours mère, mais elle n’est pas toujours en office*,
ni en même office de mère.
Elle est toujours en état. en dignité, en sainteté,
en amour de mère, en relation et naturelle et spirituelle de mère.
Le Fils la regarde toujours comme sa Mère. Et elle le regarde toujours comme son Fils.
Ce regard ne se perd jamais,
comme cette relation naturelle a toujours demeuré.
Et bien que le Fils ait d’autres qualités, Verbe, Dieu, Souverain […]
elle le regarde en toutes ses qualités, car elle le connaît, elle l’aime;
[…] Ainsi les saints dans le ciel, parce qu’ils voient Dieu parfaitement, voient tout ce qui est en Dieu,
toutes ses perfections, non pas seulement une perfection, mais chacune et toutes en chacune,
parce que la vision est parfaite ; […]
Ainsi Marie, parce qu’elle voit parfaitement Jésus-Christ, voit toutes ses perfections, conditions et qualités
et en toutes voit sa filiation :
Dieu Fils, Verbe Fils, Souverain, Sauveur… Fils.
Elle le voit en toutes ses grandeurs et offices, mais elle le voit toujours comme son Fils et être son Fils
en ses grandeurs
et nonobstant ses grandeurs.
Elle le voit, elle le sent. Elle l’aime, elle le regarde comme son Fils.
Oh ! regard saint de Marie vers Jésus et de Jésus vers Marie !…
Oh ! regard imitant le regard du Père vers le Fils et du Fils vers le Père en l’éternité,
comme cette filiation et maternité temporelle est imitante sa filiation et paternité éternelle !
OP 139, t. 3, p. 375-376.
Méditation
Dans cette méditation sur Marie, Bérulle tente d’exprimer comÂÂment le regard de Marie vers son Fils est et reste le regard d’une mère. Elle est la personne qui, sans aucun doute, connaît le mieux Jésus. Il le devine, elle sent ce qu‘il y a de singulier en Jésus  ; elle sait qu’il y a en lui quelque chose qui vient de Dieu. Malgré  cela elle le regarde avant tout comme son Fils, regard qui converge vers Jésus avec celui du Père.