Des Oratoriens méditent la Bible – Etienne Labignette (22.11.2016)
Évangile du mardi 22 novembre 2016
Évangile du mardi 22 novembre 2016
En ce temps-làcomme certains parlaient du Temple, des belles pierres et des ex-voto qui le décoraient, Jésus leur déclara : « Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. » Ils lui demandèrent : « Maître, quand cela arrivera-t-il ? Et quel sera le signe que cela est sur le point d’arriver ? » Jésus répondit : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom, et diront « C’est moi », ou encore : « Le moment est tout proche. » Ne marchez pas derrière eux ! Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne soyez pas terrifiés : il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas aussitôt la fin. » Alors Jésus ajouta : « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre et en divers lieux, des famines et des épidémies ; des phénomènes effrayants surviendront, et de grands signes venus du ciel. »
(Luc 21, 5-11)
En recevant cet évangile, me vient àl’esprit cette pensée pas très optimiste de Paul Valéry : « Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles » (La crise de l’esprit, 1919). Même si nous sommes habitués aux films catastrophes, nous avons du mal àaccepter que nos valeurs soient relatives et nos Å“uvres bien éphémères. Dans le cÅ“ur des hommes, malheureusement, tant de pulsions de destruction et de mort peuvent conduire àdes passages àl’acte nihilistes.
Tout récemment ce fut la destruction du Temple de Baal en Syrie, véritable crime contre la civilisation perpétré par les djihadistes. Ce fut sans doute le même désarroi qu’éprouvèrent douloureusement les premières communautés judéo-chrétiennes àla suite de la destruction du Temple de Jérusalem par les légions de Titus en 70. Alors n’est-ce pas pour nous aujourd’hui l’occasion de nous souvenir de cette prophétie pleine d’espérance formulée par le Christ lors de son entretien avec la femme de Samarie : « L’heure vient où ce n’est ni sur cette montagne, ni àJérusalem que vous adorerez le Père… l’heure vient où les véritables adorateurs adoreront en Esprit et en vérité… » (Jean 4, 21 et 23).
Et si nous ne sommes pas totalement convaincus partageons la belle espérance de saint Paul pour qui désormais c’est nous qui sommes le Temple de Dieu. N’est-ce pas cela la force tranquille de l’espérance chrétienne ? Mais pour la vivre il nous faut accepter de ressusciter c’est àdire d’être vraiment des « pierres vivantes » et non pas des cÅ“urs de pierre.
                       Etienne Labignette, prêtre de l’Oratoire àSaint Ferréol, Marseille