Responsabilité baptismale et citoyenne. L’édito de la semaine.

ll y a quelques semaines, je vous suggérais, avant d’entrer dans le temps de l’Avent, quelques pistes de lecture. Alors que nous vivons une série de mutations altérant nos modes de vie en société, qu’une vision partagée de l’avenir nous est de plus en plus difficile, le document du conseil permanent de la conférence des évêques de France : «  Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique » a le mérite de clarifier ces points diffus d’incertitudes qui peuvent engendrer de la défiance. Nous sommes déjà entrés en campagne électorale après la primaire des Républicains. Les esprits s’échauffent en vue des élections qui se profilent pour le mois de mai prochain. Plus que jamais, il devient urgent de prendre du recul pour mieux exercer notre discernement afin que nous retrouvions le goût du débat, du dialogue, dans la recherche du bien commun. L’introduction de ce document est claire  :

«  C’est à une réflexion plus fondamentale sur le politique en lui-même qu’il nous semble urgent d’inviter. Pour un tel chantier, chacun doit s’interroger et prendre ses responsabilités. Nous ne pouvons pas laisser notre pays voir ce qui le fonde risquer de s’abimer gravement, avec toutes les conséquences qu’une société divisée peut connaître. C’est à  un travail de refondation  auquel il nous faut, ensemble, nous atteler   ».

En dix points, plusieurs thèmes sont abordés afin que nous percevions où se focalisent les thèmes qui nous font problème  : éducation et identités fragiles, différence culturelle et intégration, question du sens et crise de la parole, laïcité…  Pour ma part, je retiens ce passage  :

« La seule question qui mérite d’être posée n’est-elle pas : qu’est-ce qui fait qu’une vie mérite d’être donnée aujourd’hui ? Pour quoi suis-je prêt à donner ma vie aujourd’hui ? La réponse est sans doute très personnelle et intime, mais elle dit quelque chose d’une vie avec les autres et des valeurs qui animent une société.   »

La fin de ce document nous invite à travailler et à sortir d’une passivité :

«  Les nouvelles questions d’aujourd’hui nous obligent à réfléchir et agir. Elles peuvent se révéler une chance pour nous dire quelle société nous voulons. Sur tous ces sujets, il nous faut, à tous les niveaux, que nous reprenions le temps de la parole et de l’écoute pour éviter que le dernier mot ne reste à la violence.   »

«  L’attente   » propre à ce temps de l’Avent, nous disait le père Quesnel la semaine dernière est aussi une attente collective. Elle engage notre responsabilité baptismale et citoyenne.

Antoine Adam,  recteur de Saint-Bonaventure et chapelain de l’Hôtel-Dieu

(Pour télécharger le document de la conférence des Évêques, c’est ici)