Comment parler de fraternité ?
Comment parler de fraternité dans ce monde où le vivre ensemble lui-même ne va pas de soi ?
Parler de fraternité relève de l’utopie dans notre monde si violent, si dur, où dans les relations s’exerce un pouvoir de domination, de rapports de force qui engendrent de multiples réactions de peur, de violence ou de repli sur soi. Notre monde est en quête de nouveaux rapports sociaux. Parler de fraternité nous aidera à trouver le lieu où peuvent s’enraciner les attitudes de respect de l’autre, de reconnaissance de sa dignité et du désir de créer des liens par l’ouverture, l’intérêt cordial, la compassion, l’entraide, bases de toute attitude fraternelle. Le tissu communautaire est à reconstruire, pour trouver un socle commun dans lequel les différences pourront vivre ensemble.
Comment François d’Assise rejoint-il notre quête de nouveaux rapports humains ?
François d’Assise rejoint les quêtes relationnelles de son époque. Une société où la structure hiérarchique est remise en cause, où la loi du plus fort et du plus riche est devenue intolérable. L’esprit « communal » est en train de naître. Et François s’y engagera avec la fougue de sa jeunesse dans sa quête de noblesse et de gloire. Et jusqu’au retournement de sa vie : la rencontre de l’exclu dans le lépreux, de la miséricorde infinie de son Seigneur, de la découverte de la louange de ce Dieu source de tout bien. C’est dans l’Évangile qu’il puise les fondements de ce « vivre fraternel » : un radicalisme évangélique plein d’humanité, fait de simplicité, de minorité, d’affection fraternelle, veillant à écarter toute prise de pouvoir sur l’autre.
Quelles seraient les pistes pour vivre de ces racines d’un « être » et d’un « agir » fraternel pour aujourd’hui ?
Tout le parcours peut nous conduire à découvrir et intégrer ces lieux sources dans des situations de la vie quotidienne. Comment rester dans l’attention à l’autre lorsque nous le rencontrons dans sa vulnérabilité qui le laisse démuni et dépendant ou qui l’entraîne à poser des actes répréhensibles ? Et lorsque nous nous heurtons à la violence de l’autre, quelles attitudes de fond peuvent aider à traverser la peur, à entrer dans la compréhension de ce que vit l’autre, tout en restant dans le respect de chacun ? Nous pourrons découvrir qu’à notre petite place nous pouvons contribuer humblement au changement social. Il n’est possible qu’en travaillant d’abord sur nous-mêmes : c’est là le chemin de conversion fraternelle auquel nous invite François d’Assise.
Soeur Bernadette Maréchal, en mission à Saint Bonaventure
Première rencontre : mardi 10 janvier de 14h30 à16h, à Saint Bonaventure.