Des Oratoriens méditent la Bible. Antoine Adam (13.01.2017)
Première lecture du Vendredi 13 janvier 2017
Première lecture du Vendredi 13 janvier 2017
Frères, craignons, tant que demeure la promesse d’entrer dans le repos de Dieu, craignons que l’un d’entre vous n’arrive, en quelque sorte, trop tard. Certes, nous avons reçu une Bonne Nouvelle, comme ces gens-là; cependant, la parole entendue ne leur servit àrien, parce qu’elle ne fut pas accueillie avec foi par ses auditeurs. Mais nous qui sommes venus àla foi, nous entrons dans le repos dont il est dit : Dans ma colère, j’en ai fait le serment : On verra bien s’ils entreront dans mon repos ! Le travail de Dieu, assurément, était accompli depuis la fondation du monde, comme l’Écriture le dit àpropos du septième jour : Et Dieu se reposa le septième jour de tout son travail. Et dans le psaume, de nouveau : On verra bien s’ils entreront dans mon repos ! Empressons-nous donc d’entrer dans ce repos-là, afin que plus personne ne tombe en suivant l’exemple de ceux qui ont refusé de croire.
(Lettre aux Hébreux 4, 1-5.11)
Quel est donc ce «repos» que nous pouvons manquer ? Au cours de cette vie, nous travaillons, prenons parfois des vacances, mais notre cœur sait-il demeurer en repos ? Qu’est-ce donc ce qui nous agite, dans notre rapport aux autres et au Créateur ?  Si les Écritures nous dissent que «Dieu se reposa le septième jour de tout son travail», il n’en est pas de même pour chacun d’entre nous. Et si toute la révélation des Écritures visait cela ? Nous faire entrer dans ce repos que nous cherchons et fuyons àla foi… Saint Augustin dans le livre intitulé «Aveux» ou «Confessions» écrira : «Tu nous a fait pour toi Seigneur et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure pas en toi». Ce «repos» que nous cherchons passe par la foi, laquelle est moins un objet qu’une relation de confiance en Quelqu’un qui nous cherche et nous attend.
Ce repos, ce n’est pas d’abord de faire ceci ou cela, pour te monter Seigneur ou me montrer que je ne suis pas si minable? Ce repos ce n’est pas moi qui me le procure, mais c’est toi Seigneur ? Puisque la foi vise une rencontre, on pourrait dire que le repos est en fait un doublé : “Notre repos� Peut-être que le fameux «septième jour», de la fin du premier chapitre de la Genèse, s’accomplit quand l’humain et le divin se font confiance. Avez-vous remarqué que Jésus est mis au tombeau la veille du sabbat (jour de repos) et qu’il ressuscite àla fin de celui-ci ? Michel Ange, lorsqu’il sculpta sa Piéta du Vatican, dessina un étrange sourire sur le visage du Christ. Reposant dans les bras de sa mère, ce sourire est comme celui de certains bébés, en confiance parce qu’une présence les porte. En Jésus, l’humain et le divin se sont reposé. Ce repos qui nous attend, voulons-nous le vivre en mourant ànous-même, nous perdant en Lui, nous reposant d’être enfin libéré d’être seul avec nous-même ?
Antoine Adam, Prêtre de l’Oratoire àSaint-Bonaventure, Lyon