Voyez quelle manifestation d’amour le Père nous a donnée pour que nous soyons appelés enfants de Dieu. Et nous le sommes ! Si le monde ne nous connaît pas, c’est qu’il ne l’a pas connu. Bien aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous savons que lors de cette manifestation nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu’il est. Quiconque a cette espérance en lui se rend pur comme celui-làest pur.
 1ère épître de Jean 3, 1-3
Méditation
Proposé pour la fête de la Toussaint, ce passage de la 1ère épître de Jean met l’accent sur la continuité entre notre condition présente et notre condition future. Dès maintenant nous sommes invités àvoir : « Voyez ! » C’est le premier mot du texte. Or, cette vision actuelle est la préparation de notre vision future de Dieu : « Nous le verrons tel qu’il est. » Et le même jeu du présent et du futur fonctionne pour notre condition d’enfants de Dieu : « Dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu… Et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. »
C’est comme si notre existence actuelle contenait en germe ce que sera notre existence en plénitude après notre mort. On retrouve un mouvement analogue dans les Béatitudes, qui sont lues pour cette même fête de la Toussaint : « Heureux les cœurs purs », dès maintenant… « Car ils verront Dieu », dans le futur (Matthieu 5, 8). Et on le retrouve également dans les lettres de saint Paul, qui n’hésite pas àappeler « saints » les chrétiens au cours de leur vie présente, même si leur sainteté ne sera pleinement manifestée que dans l’au-delà.
Ces réflexions peuvent colorer la façon dont nous vivons la proximité de la Toussaint et de la Commémoration des défunts, le 2 novembre. Certes, le « Jour des morts », comme on dit, est marqué par la tristesse de séparations douloureuses. Mais il est aussi la célébration de ce que sont après leur mort des personnes qui ont été, au milieu de nous, porteuses d’une sainteté en germe. Et il est important, pour les humains terrestres que nous sommes, de prendre conscience de toutes les potentialités que nous avons en nous.
Dès cette vie Dieu fit l’homme àson image, comme sa ressemblance (Genèse 1, 26). Mais c’est seulement lorsque notre être sera pleinement accompli que, comme l’écrit saint Jean « nous lui serons semblables ». Etre semblable àDieu, quelle magnifique espérance !
Michel Quesnel, prêtre de l’Oratoire àLyon