Des Oratoriens méditent la Bible. Paul Carpentier (03.12.2017)
Première lecture du dimanche 3 décembre
1er dimanche de l’Avent
Première lecture du dimanche 3 décembre
1er dimanche de l’Avent
Yahvé, tu es notre père,
notre rédempteur, tel est ton nom depuis toujours.
Pourquoi, Yahvé, nous laisser errer loin de tes voies
et endurcir nos cœurs en refusant ta crainte ?
Reviens, àcause de tes serviteurs et des tribus de ton héritage.
Ah ! si tu déchirais les cieux et descendais
– devant ta face les montagnes seraient ébranlées.
Tu es descendu : devant ta face les montagnes ont été ébranlées.
Jamais on n’avait ouï dire,
on n’avait pas entendu, et l’Å“il n’avait pas vu
un Dieu, toi excepté, agir ainsi
en faveur de qui a confiance en lui.
Tu as rencontré celui qui, plein d’allégresse,
pratique la justice ;
en suivant tes voies, ils se souviendront de toi.
Voici que toi, tu t’es irrité, et nous avons péché.
Nous sommes àjamais dans tes voies et nous serons sauvés.
Tous, nous étions comme des êtres impurs,
et nos bonnes actions comme du linge souillé.
Tous, nous nous flétrissons comme des feuilles mortes,
et nos fautes nous emportent comme le vent.
Plus personne pour invoquer ton nom,
pour se réveiller en s’attachant àtoi,
car tu nous as caché ta face
et tu nous as livrés au pouvoir de nos fautes.
Et pourtant, Yahvé, tu es notre père,
nous sommes l’argile, tu es notre potier,
nous sommes tous l’Å“uvre de tes mains.
ÂÂ
Isaïe 63, 16b-17. 19b ; 64, 2b-7
Nous voici au temps de l’Avent, invités une fois encore àreprendre conscience de notre foi, àen vérifier la qualité, la profondeur et aussi l’exercice dans le quotidien de nos vies.
La nouvelle formulation du Notre Père qui nous est désormais proposée devrait heureusement nous y aider, et notamment la 6ème demande de cette prière : « Ne nous laisse pas entrer en tentation » et non plus « ne nous soumets pas àla tentation. »
Personnellement j’ai appris le Notre Père sur les genoux de ma maman, sans réfléchir au sens véritable des mots. C’est plus tard que j’ai compris que la fidélité àl’Evangile exigeait une plus grande cohérence entre les paroles et les actes. Comment affirmer que Dieu puisse nous soumettre àla tentation, quand le Christ nous fait découvrir un Dieu de miséricorde, dont seul l’amour est tout puissant. En quel Dieu croyons-nous en vérité ? Quelle place occupe-t-il dans notre vie ? Et d’abord quel nom lui donnons-nous ?
Par bonheur, voici que, dans la 1ère lecture de ce 1er dimanche de l’Avent, Isaïe l’appelle déjà« notre père, notre-rédempteur-depuis-toujours », ajoutant aussitôt : « Pourquoi nous laisses-tu errer hors de tes chemins ? » Les questions sur la relation entre Dieu et les humains ne datent pas d’aujourd’hui, ni même du temps de Jésus. Elles sont de tous les âges et l’idée que se font les hommes de Dieu évolue et se purifie de siècle en siècle, grâce àla réflexion et àl’expérience très concrète de la vie, notamment dans la confrontation au mal. L’exercice de la liberté et de la responsabilité est toujours difficile. Jésus lui-même nous en a montré l’exemple.
Le temps de l’Avent nous rappelle que le combat spirituel n’est jamais fini, pour rester dans une vraie relation d’Amour avec nos frères autant qu’avec notre Père. C’est le temps de l’espérance.
Paul Carpentier, prêtre de l’Oratoire àParis