Des Oratoriens méditent la Bible. Michel Dupuy (04.01.2018)
Le lendemain, Jean se tenait là, de nouveau, avec deux de ses disciples. Regardant Jésus qui passait, il dit : « Voici l’agneau de Dieu. » Les deux disciples entendirent ses paroles et suivirent Jésus. Jésus se retourna et, voyant qu’ils le suivaient, leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui dirent : « Rabbi – ce qui veut dire Maître -, où demeures-tu ? » Il leur dit : « Venez et voyez. » Ils vinrent donc et virent où il demeurait, et ils demeurèrent auprès de lui de jour-là. C’était environ la dixième heure.
André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean et suivi Jésus. Il rencontre en premier lieu son frère Simon et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie » – ce qui veut dire Christ. Il l’amena àJésus. Jésus le regarda et dit : « Tu es Simon, le fils de Jean ; tu t’appelleras Céphas » – ce qui veut dire Pierre.
 St Jean 1,35-42
Méditation
« Venez et voyez ». Il n’est pas dit, « Venez et écoutez », même si dans l’Évangile l’écoute de la Parole a toute son importance. Mais l’appel de Jésus est avant tout dynamique, invitant àune décision. Ainsi d’André qui va tirer Pierre de ses filets, de Philippe sortant Nathanaël de l’ombre de son figuier, symbolisant cette Loi dont il est fidèle servant. Voyez ! Sans exhibitionnisme, Jésus, dans la Vérité de son Être, pose d’abord des actes qu’explicitent ses paroles, ou confirme ces dernières par des actes inscrivant cette cohérence qui fait autorité àl’inverse des scribes…
Notre Foi s’enracine-t-elle dans l’enseignement reçu, ce catéchisme infantile non revisité, ce fréquent verbiage d’homélies non confirmé par les actes, ou est-elle née d’une rencontre ? La Foi est avant tout une histoire d’hommes dans un jeu de relations. La Foi en Jésus Christ n’est pas le fait de propos mais d’expériences. Elle ne se prouve pas, mais se vit. D’où l’importance du témoignage. Notre attitude de chrétien sera plus éloquente que tout discours théologique, privilège clérical, ajoutant au dogmatisme imposé, une soumission silencieuse. Le « venez et voyez » doit s’ouvrir àl’intelligence du reçu certes, mais sachons d’abord nous demander de qui nous avons reçu ce don de croire, cette Foi. D’où cette question délicate sujette àun véritable examen de conscience ; Comment vivons-nous nos convictions (et non nos certitudes) habitées par Jésus pour qu’elles suscitent chez autrui loin de tout prosélytisme déconseillé par François, cette envie de croire ? Souvenons-nous : les samaritains àqui la femme a parlé de Jésus, viennent lui dire : ce n’est plus sur tes dires que nous croyons. Nous l’avons rencontré.
Dans la modestie de nos faiblesses, notre Foi vécue donne-t-elle àl’autrui de nos voisinages, cette envie de croire en Celui qui donne sens àla vie ?
Michel Dupuy, La Valfine, Jura