Des Oratoriens méditent la Bible. Luc Forestier (02.02.2018)
vendredi 02 février 2018
vendredi 02 février 2018
Voici que je vais envoyer mon messager, pour qu’il fraye un chemin devant moi. Et soudain il entrera dans son sanctuaire, le Seigneur que vous cherchez ; et l’Ange de l’alliance que vous désirez, le voici qui vient ! dit le Seigneur Sabaot. Qui soutiendra le jour de son arrivée ? Qui restera droit quand il apparaîtra ? Car il est comme le feu du fondeur et comme la lessive des blanchisseurs. Il viendra pour fondre et purifier l’argent. Il purifiera les fils de Lévi et les affinera comme or et argent, et ils deviendront pour le Seigneur ceux qui présentent l’offrande selon la justice. Alors l’offrande de Juda et de Jérusalem sera agréée du Seigneur, comme aux jours anciens, comme aux premières années.
Malachie 3, 1-4
L’organisation de la Bible de Jérusalem, selon les Septante (traduction en grec de la bible hébraïque, remontant au troisième siècle avant Jésus-Christ), structure ce que nous appelons l’Ancien Testament en quatre ensembles différents. Contrairement àce qui se passe dans d’autres bibles (comme la Traduction Œcuménique de la Bible), ce sont les prophètes qui terminent l’Ancien Testament, avec les trois principaux prophètes que sont Isaïe, Jérémie et Ézéchiel, suivis par les douze « petits », dont Malachie est le dernier. Le passage que nous lisons en ce jour de fête de la Présentation de Jésus au Temple de Jérusalem est donc àquelques pages de la césure principale de nos bibles, car àla fin de ce troisième chapitre, nous entrons aussitôt dans le Nouveau Testament, avec l’évangile de Matthieu.
Il y a donc une puissante convergence entre ce point de bascule biblique et l’entrée de Jésus dans le Temple dont il annoncera la disparition au profit de son propre corps, offert librement àla croix. Plus encore, la lecture de Malachie en ce jour nous fait communier àl’expérience des premiers chrétiens. Comme eux, en revivant cette entrée de Jésus dans le Temple, c’est dans l’annonce du Jour du Seigneur par Malachie que nous trouvons ce qui permet de comprendre la nouveauté de l’alliance dans le Christ. Par la succession des lectures, la liturgie opère sous nos yeux ce que les premiers chrétiens ont vécu – interpréter la nouveauté de Jésus-Christ àpartir de ce que les Écritures disent, c’est-à-dire ce que décrit et annonce l’Ancien Testament.
Le Messie d’Israël, qui est la lumière des nations, purifie et affine sans cesse ceux qui communient àsa mort et àsa résurrection. En l’accueillant, nous sommes justifiés devant Dieu, capable de participer pleinement àce culte nouveau, au service du monde nouveau qui s’annonce déjà. Entrons dans la joie de la fête, àla suite de celui qui, dans l’histoire des hommes, « fraye un chemin » de vie et de service.
Luc Forestier, prêtre de l’Oratoire àParis