Des Oratoriens méditent la Bible. Jean-Marie Martin (14.02.2018)
Première lecture du lundi 19 février 2018
Première lecture du lundi 19 février 2018
Yahvé parla àMoïse et dit :
Parle àtoute la communauté des Israélites. Tu leur diras :
Soyez saints, car moi, Yahvé votre Dieu, je suis saint.
Nul d’entre vous ne commettra vol, dissimulation ou fraude envers son compatriote. Vous ne commettrez point de fraude en jurant par mon nom ; tu profanerais le nom de ton Dieu. Je suis Yahvé. Tu n’exploiteras pas ton prochain et ne le spolieras pas : le salaire de l’ouvrier ne demeurera pas avec toi jusqu’au lendemain matin. Tu ne maudiras pas un muet et tu ne mettras pas d’obstacle devant un aveugle, mais tu craindras ton Dieu. Je suis Yahvé.
Vous ne commettrez point d’injustice en jugeant. Tu ne feras pas acception de personnes avec le pauvre ni ne te laisseras éblouir par le grand : c’est selon la justice que tu jugeras ton compatriote.
Tu n’iras pas diffamer les tiens et tu ne mettras pas en cause le sang de ton prochain. Je suis Yahvé. Tu n’auras pas dans ton cÅ“ur de haine pour ton frère. Tu dois réprimander ton compatriote et ainsi tu n’auras pas la charge d’un péché. Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas de rancune envers les enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis Yahvé.
Lévitique 19, 1-2.11-18
Æcombien de belles, bonnes et justes choses sont dites dans ce passage du Lévitique ! Ce livre en entier n’a pas ma faveur, mais je suis passionné, enthousiasmé par ce qui est demandé, commandé, dans ce chapitre 19. Toutes ces prescriptions culminent vers celle-ci : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » injonction que j’aime àpercevoir et recevoir comme une apothéose de ce chapitre. Apo-THẺO-se. Plus tard, ce verset sera mis en exergue par le Christ, jetant sa Lumière sur ces mots qu’il nimbe de son Autorité, de sa Justice et de sa Vérité. Le verbe est le maître des mots, le roi de la Cour orthographe. Dans une phrase, le verbe articule et donne sens àcelle-ci ; ainsi du Verbe de Dieu qui donne existence, révèle le sens, souligne l’urgence de la mise en œuvre, et souligne la suprématie des Écritures. Jésus, le Verbe de Dieu et Christ Sauveur, a repris ce commandement exigeant concernant notre prochain (et nous-mêmes), pour l’accoler définitivement au Premier Commandement.
Lui seul pouvait oser faire ce rapprochement, mais quant ànous, nous ne pouvons pas le faire sans Lui, certes non, et nous ne pouvons pas le mettre en pratique sans lui. En relisant ce chapitre 19, nous pouvons voir que le texte est parsemé d’une affirmation répétitive : « Je suis Yahvé ! » Il apparaît que l’amour du prochain est lié ainsi àcelui de Dieu, par ce refrain qui revient de loin en loin : « Je suis Yahvé ». Jésus va pointer du doigt cette lumineuse répétition – comme s’il utilisait pour cela le Yad qui sert àsuivre la lecture sur les rouleaux de la Torah – et nous ayant désigné ces affirmations répétées, de loin en loin, il veut réaliser pleinement l’Alliance entre l’amour de Dieu et l’amour du prochain, en joignant àjamais ces deux commandements, comme si déjàil nous introduisait en la Divinité. Invitation àla sainteté, invitation àla Trinité : « Soyez saints comme Dieu est Saint ! »
Jean-Marie Martin, prêtre de l’Oratoire àParis