Des Oratoriens méditent la Bible. Yves Trocheris (29.04.2018)
Deuxième lecture du dimanche 29 avril 2018
Première lettre de saint Jean
Deuxième lecture du dimanche 29 avril 2018
Première lettre de saint Jean
Petits enfants, n’aimons ni de mots ni de langue,
mais en actes et en vérité.
À cela nous saurons que nous sommes de la vérité,
et devant lui nous apaiserons notre cœur
si notre cœur venait ànous condamner,
car Dieu est plus grand que notre cœur
et il connaît tout.
Bien-aimés, si notre cœur ne nous condamne pas,
nous avons pleine assurance devant Dieu :
quoi que nous lui demandions
nous le recevons de lui,
parce que nous gardons ses commandements
et que nous faisons ce qui lui est agréable.
Or voici son commandement :
croire au nom de son Fils Jésus Christ
et nous aimer les uns les autres
comme il nous en a donné le commandement.
Et celui qui garde ses commandements
demeure en Dieu et Dieu en lui ;
àceci nous savons qu’il demeure en nous :
àl’Esprit qu’il nous a donné.
Première épître de saint Jean 3, 18-24
À vrai dire, la deuxième lecture de ce cinquième dimanche du Temps Pascal complète très bien la première. Même si l’amour de Dieu est bien au-dessus de ce qu’en termes de capacité àaimer, nos cœurs peuvent, il n’en reste pas moins que ce même amour doit passer par nos vies, par notre connaissance, par nos discours et par nos actes. Oui l’amour de Dieu a besoin de nos mains et de nos lèvres pour se manifester. Cette communication de l’amour de Dieu par nos propres subjectivités est cependant assujettie àune condition : devoir garder le commandement de Dieu. Il nous faut précisément devenir ces enfants qui s’attachent au commandement que leur Père leur a transmis.
Fait remarquable, dans ce passage de la première épître selon Saint Jean, répondre au commandement de Dieu consiste d’abord àplacer toute notre foi dans le nom de Jésus-Christ. Une interprétation théologique peut être alors avancée : nous sommes appelés àaimer Jésus-Christ comme le Père aime son Fils unique. En dehors de l’événement trinitaire qu’est l’amour du Père pour le Fils, il n’y aurait pas d’amour approprié du prochain.
L’autre énonciation remarquable de ce texte est l’union de la vérité et de l’amour. Que devient la vérité lorsque l’homme la sépare de l’amour ? Ce qui est ici en question est le destin de la vérité, de cette vérité si chère àtoute la pensée occidentale. Non seulement, la vérité est ici intimement liée àl’impératif éthique, mais plus encore, elle est dite constitutive d’une seule réalité, dont l’amour ou la justice sont l’autre face. La réalité qu’il faut dès lors envisager n’est autre que Dieu lui-même ; elle désigne bien ce mystère où la raison et le cœur se trouvent intimement liés alors que l’homme, ne serait-ce que mentalement, déjàles distingue. J’insiste, c’est bien cette unité de la vérité et de l’amour que le chrétien est appelé àaffirmer et ànommer du nom de Jésus-Christ.
Yves Trocheris, prêtre de l’Oratoire àWiesbaden (Allemagne)