Des Oratoriens méditent la Bible. Jean-Marie Martin (09.09.2018)
Évangile du 8 septembre 2018. Nativité de la Vierge.
Évangile du 8 septembre 2018. Nativité de la Vierge.
Évangile du 8 septembre 2018. Nativité de la Vierge.
«Or telle fut la genèse de Jésus Christ. Marie, sa mère, était fiancée àJoseph : or, avant qu’ils eussent mené vie commune, elle se trouva enceinte par le fait de l’Esprit Saint. Joseph, son mari, qui était un homme juste et ne voulait pas la dénoncer publiquement, résolut de la répudier sans bruit. Alors qu’il avait formé ce dessein, voici que l’Ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme : car ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus : car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Or tout ceci advint pour que s’accomplît cet oracle prophétique du Seigneur : Voici que la vierge concevra et enfantera un fils, et on l’appellera du nom d’Emmanuel, ce qui se traduit : « Dieu avec nous ». Une fois réveillé, Joseph fit comme l’Ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui sa femme ; et il ne la connut pas jusqu’au jour où elle enfanta un fils, et il l’appela du nom de Jésus. »
Matthieu 1, 1-16. 18-23
Quand un bébé arrive dans une famille, on fête sa naissance, et non pas sa nativité. Terme sacro-saint qui semble réservé àJésus. Or voilàque l’Église gratifie Marie du terme employé pour son fils : Nativité. Elle le mérite grandement. Pourtant, les conditions de leurs naissance, Mère et Fils, ne sont pas analogues : Marie est née d’un père et d’une mère, que la Tradition appelle Anne et Joachim, et donc, elle est le fruit de l’acte humain habituel qui produit une naissance ; quant au Verbe qui s’est fait chair, nous proclamons et croyons que l’Esprit-Saint en est l’artisan… et Joseph, pourtant artisan de métier, fut chargé de ses adoption et éducation. – Soyons cependant reconnaissants, àce dernier, du Oui confiant et magnanime qu’il a donné àl’Ange, après celui de Marie, c’est ce que nous rappelle aujourd’hui notre évangile : il a ainsi prit une part prépondérante, essentielle et unique dans l’Avènement du Salut !… Sans l’assentiment de Joseph ? – Donc, Nativité.
L’Église a sans doute pensé que la venue au monde du Verbe de Dieu ne pouvait pas s’appeler naissance, comme pour le commun des mortels. Il était nécessaire de solenniser – sacraliser, liturgiser ? – cet événement en qualifiant l’acte naturel de naissance en Nativité, avec un grand N… Naître parmi nous, être un homme comme nous, paraissait difficilement concevable, surtout quand on connaît et reconnaît Le Géniteur, aussi, on a voulu l’enluminer par ce nouveau mot créé pour le Créateur. Sa naissance, qui se voulait semblable àtoutes, a été ornée de ce Nativité bien àlui… – comme pour remplacer le baldaquin qu’il n’a pas eu, tendu au-dessus d’un berceau que sa condition aurait pourtant nécessité ? -. Allez, avouons que nous sommes heureux, émus, qu’il en soit ainsi, car la naissance du Verbe de Dieu mérite, ô combien, d’être promue et honorée d’un terme àpart.
Quant àla Nativité attribuée àMarie, elle recueille les fruits d’une hérédité àrebours, celle de son Fils. Comme il lui sera attribué l’Assomption, en regard àla Résurrection-Ascension. Honneur, Louange et Gloire àl’Agneau de Dieu ! qui rejaillit sur Celle qui a accueilli pour nous un tel Sauveur, dans une abnégation et une confiance totales. Transfert de vie, transfert de Gloire.
Jean-Marie Martin, prêtre de l’Oratoire àSaint-Eustache, Paris