BONNE ANNÉE !
Nous vous envoyons nos meilleurs vœux pour le nouvel an. Il y a encore quelque années nous aurions souhaité qu’il vous arrive un tas de choses surprenantes qui dynamisent votre vie et celle de vos proches, voire la bouscule, mais aujourd’hui nous aurions plutôt tendance àvous souhaiter qu’il ne vous arrive rien, que surtout tout soit tranquille autour de vous. Eh oui, nous sommes très vite passés sous le règne de la peur, d’abord en réaction àdes chocs, puis pris dans une ambiance délétère. Une peur tenace. N’y a-t-il plus de bonheur àl’horizon ?
Bien sûr que si, et comment ! Nous trouvons dans l’Évangile la « recette ». Avoir la légèreté et l’agilité des oiseaux du ciel qui « ne font ni semailles ni moisson, ils n’amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit, et vous-mêmes, ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? ». Avoir la fugacité et la vitalité des fleurs des champs qui « ne travaillent pas, ne filent pas, or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’était pas habillé comme l’une d’entre elles » (Mt 6). Cette attitude, non pas d’insouciance mais de confiance, Jésus l’a eue lui même sans doute durant toute sa vie cachée. L’épisode lu dimanche dernier de « Jésus au Temple » qui en fait un « supergamin » clouant le bec aux sages est sûrement trop optimiste. La vie de cet enfant, puis de cet adolescent, était assurément simple et dure, vie de travail et de pauvreté, vie anonyme et marquée par la violence, dans une province reculée et ravagée par les guerres, la Galilée.
Pourtant une page de l’évangile de Matthieu (chapitre 5) la décrit comme source de bonheur, « les béatitudes », qui avant d’être une charte du Royaume pour les croyants, est sûrement ce que Jésus a lui même vécu, découvrant au cœur des conditions les plus difficiles, pauvreté, injustice, maladie, servitude, le moyen de retourner les situations les plus extrêmes, avec l’agilité de l’oiseau et la vitalité de la fleur qui manifestent l’action de l’Esprit, trouvant la source de la liberté qui permet la solidarité, de la solidarité qui permet la fraternité, de la fraternité qui permet la communion, de la communion qui ouvre àl’espérance, de l’espérance sans laquelle il n’y a pas d’amour, de l’amour sans lequel il n’y pas bien sûr de bonheur.
Le bonheur n’est pas dans le déroulement des événements mais dans la manière de les vivre. Alors allons-y et bonne année de la part de George, Gilles-Hervé, Jean Marie et moi-même !
Jacques Mérienne, prêtre du diocèse de Paris, paroisse de Saint-Eustache