Chanter dans un chœur lors d’une liturgie n’est pas commun àtoute la jeune génération chrétienne. La peur de déployer sa voix, un soupçon de timidité, un apparent manque de pratique vocale suffisent àbrimer nombre de pratiquants. Pourtant derrière le fameux « chanter c’est prier deux fois » de saint Augustin, il y a làle cœur du chant sacré. C’est par les sons que l’on crée l’émotion qui aident ànous tenir au plus proche de l’autel. Dans cette posture, la beauté tient une place de choix car elle est le reflet d’une émotion transmise des choristes àl’assemblée. Les weekends jeune chœur s’inscrivent dans cette ligne avec une volonté de formation et d’approfondissement de ces questions. Le soutien sans faille du clergé et de l’équipe pastorale a permis àces rencontres de voir le jour il y a un an. La découverte d’un répertoire souvent méconnu associé àune exploration poussée de répertoires plus courants permettent aux étudiants et jeunes actifs de se lancer dans l’aventure du chant sacré. Je tiens particulièrement àne jamais perdre le fil conducteur de ces rencontres qui est un alliage entre pratique musical exigeante, pratique raisonnée et en regard avec la liturgie du jour et les textes chantés, ambiance conviviale où l’entraide et la complicité entre les chanteurs fédèrent un groupe sans cesse en évolution. Sully Prudhomme nous dit que « la musique est le plus élevé des arts ; elle ne formule pas la pensée, elle en est comme la substance pure. C’est par elle que nous nous rapprochons de Dieu ; elle fait bien comprendre qu’il existe un monde supérieur, une félicité, ce qu’on nomme un ciel ». Il est vrai que la musique permet de dire l’indicible. Les stages jeune chœur ont pour but d’amener les participants àune réflexion profonde par le chant. L’aide du père Adam est en ce point précieuse lors de temps d’échange autour des textes chantés du weekend. L’objectif est d’offrir une formule souple mais qui ne gomme pas une volonté de faire une musique belle et en conscience avec le sacré. Chanter en chœur, c’est chanter soi-même avec les autres. Chaque choriste est chanteur. C’est une individualité qui se met en résonance avec d’autres individualités pour former une seule voix. J’invite donc tous les paroissiens às’invertir dans la vie musicale de Saint Eustache, en se rapprochant des Chanteurs de Saint Eustache, et/ou en participant àun ou plusieurs weekends jeune chœur. Il ne faut pas hésiter àse lancer et oser laisser s’épanouir sa voix sous les grandes voûtes cette belle église. La « musique est la langue des émotions » (Kant).
Christopher Gibert, Chef de chœur, responsable des Weekends Jeune chœur