La liberté de ses membres
et leur intérêt pour les débats d’idées
entraînent l’Oratoire dans les grandes controverses de son temps.
Nombre d’Oratoriens sont séduits par Descartes (1596-1650) qui prône le développement de l’esprit critique et l’autorité du jugement de valeur, même sur des « vérités révélées » et ils se soumettront avec plus ou moins d’enthousiasme lorsque viendront les condamnations La critique biblique pratiquée par Jean Morin (1591-1659) et Richard Simon (1638-1712) vaut àleurs auteurs d’autres suspicions.
On reprochera aussi ànombre d’Oratoriens d’avoir été gallicans : défenseurs du pouvoir du Roi face au pouvoir de Rome. Plus surprenant, eu égard àsa vision optimiste de l’homme, l’Oratoire est gravement affecté par l’adhésion de beaucoup de ses membres aux thèses jansénistes qui constituent une réaction contre l’humanisme païen de la Renaissance. Par l’importance qu’il accorde àl’état d’humilité devant Dieu, Bérulle a été proche de Saint-Cyran, maître spirituel de l’abbaye de Port-Royal. Condamnée par Rome et par le pouvoir royal, la doctrine janséniste sera finalement rejetée par l’Oratoire, au terme de graves débats internes. Enfin, on retrouve de nombreux Oratoriens dans les grands débats d’idées du siècle des Lumières. Ainsi, Jean-Jacques Rousseau est un familier de la communauté de Montmorency.
Pour aller plus loin, lire la conférence du père Caffin sur Richard Simon.