Des Oratoriens méditent la Bible – Paul Carpentier (05.04.2016)
Première lecture du jeudi 15 octobre 2015
Première lecture du jeudi 15 octobre 2015
La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cÅ“ur et une seule âme ; et personne ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais ils avaient tout en commun. C’est avec une grande puissance que les Apôtres rendaient témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus, et une grâce abondante reposait sur eux tous. Aucun d’entre eux n’était dans l’indigence, car tous ceux qui étaient propriétaires de domaines ou de maisons les vendaient, et ils apportaient le montant de la vente pour le déposer aux pieds des Apôtres ; puis on le distribuait en fonction des besoins de chacun. Il y avait un lévite originaire de Chypre, Joseph, surnommé Barnabé par les Apôtres, ce qui se traduit : « homme du réconfort ». Il vendit un champ qu’il possédait et en apporta l’argent qu’il déposa aux pieds des Apôtres.
                        (Actes des Apôtres 4, 32-37)
Comme elle nous paraît belle et sainte la première communauté chrétienne ! Même si elle est un peu idéalisée par l’auteur des Actes, c’est aux pieds des Apôtres que s’accomplit le partage, ces pieds que Jésus a lavés le soir du Jeudi Saint, en les invitant àdevenir serviteurs, en mémoire de lui. Enfermer les premiers chrétiens dans l’atmosphère chaleureuse d’un petit groupe, en faire plus ou moins des moines ou des communistes avant l’heure, ce serait ignorer tout le reste du récit, toute l’histoire de l’Eglise : le grand souffle de Pentecôte, la dispersion et l’ouverture aux païens, la conversion de St Paul et ses nombreux voyages autour de la Méditerranée. Certes, ce n’était pas encore la mondialisation, ni le primat de la finance et de la consommation. Bien vite pourtant ce sera, grâce àSt Paul précisément, le temps de la démultiplication, de la différence et de la diversité, et aussi celui de la résistance et du martyre.
Depuis toujours l’évangile de Jésus s’est révélé d’une grande exigence. Il interroge les communautés qui seraient tentées de se replier sur elles-mêmes, où la piété prendrait le pas sur la charité, où la communion fraternelle s’apparenterait àune sorte de communautarisme identitaire. Il en appelle aujourd’hui encore au partage et àla solidarité, àl’accueil et au service des plus pauvres, àla compassion et àla miséricorde. Jamais il ne suffira d’offrir les quelques miettes qui tombent de nos tables richement garnies, de distribuer, même généreusement, àceux qui frappent ànotre porte les spécialités gastronomiques de nos régions. Pour que tous puissent participer en vérité àla joie pascale dans la maison commune, veillons àce qu’aucun d’eux ne soit dans l’indigence, et soyons toujours des hommes et des femmes de réconfort.
                                      Paul Carpentier, prêtre de l’Oratoire àSaint Ferréol, Marseille