Des Oratoriens méditent la Bible – Etienne labignette (21.05.2016)
Évangile du samedi 21 mai 2016
Évangile du samedi 21 mai 2016
En ce temps-là, des gens présentaient àJésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux ; mais les disciples les écartèrent vivement. Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : « Laissez les enfants venir àmoi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est àceux qui leur ressemblent. Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu àla manière d’un enfant n’y entrera pas. » Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.
(Marc 10, 13, 16)ÂÂ
Royaume et enfance, voilàdeux mots qui semblent bien contradictoires ! En effet le royaume, dans nos représentations habituelles, nous renvoie aux notions de puissance, de force, voire d’impérialisme conquérant. Rien de tel pour l’enfant qui a reçu le don de la vie sans l’avoir demandé. Et pourtant c’est avec dynamisme et enthousiasme que l’enfant accueille tous les événements, toutes les propositions de son existence. Bien sûr l’enfant dépend de ses parents mais il n’empêche que la force de la vie le conduit àaccéder àl’indépendance. Alors pourquoi ne pas retrouver spirituellement cet esprit d’enfance évangélique que le Christ nous propose comme modèle ?
Naturellement il ne s’agit pas d’être de simples fidèles, sujets dépendants et passifs d’un système religieux paternaliste. Tout au contraire, il nous faut savoir trouver ou retrouver notre place dans la famille chrétienne. Pour cela reprenons avec émerveillement les Béatitudes, véritable charte constitutionnelle de ce Royaume de Dieu qui comme un enfant est toujours en croissance, en devenir.
C’est d’ailleurs ce àquoi nous invite saint Paul dans l’épître aux Ephésiens (4, 14-15) : « Nous ne serons plus des enfants, mais vivant selon la vérité et la charité, nous grandirons de toute manière vers Celui qui est le Tête, le Christ. » Cette invitation nous semble-t-elle au dessus de nos forces ? Alors retrouvons avec espérance l’intuition prophétique toujours actuelle de Marie : « Il a renversé les potentats de leurs trônes et élevé les humbles » (Luc 1, 52). C’est bien cet esprit d’enfance spirituelle auquel aspirait Thérèse de l’Enfant Jésus en souhaitant adopter « la voie d’enfance » ou « la petite voie ».
         Etienne Labignette, Prêtre de l’Oratoire àSaint Ferréol, Marseille