Des Oratoriens méditent la Bible – Michel Dupuy (04.03.2016)
Lecture du vendredi 4 février.
Lecture du vendredi 4 février.
Un scribe qui avait entendu la discussion, et remarqué que Jésus avait bien répondu, s’avança pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cÅ“ur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cÅ“ur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. » Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit: « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger.
(Marc 12, 28-34)
Ils sont là, sculptés dans la pierre de nos monuments, imprimés sur les papiers officiels : Liberté-Égalité-Fraternité ! Devise non dépourvue d’humour pour désigner une République fière d’une laïcité de bonne aloi : En effet, si Liberté-Égalité, sont de réelles aspirations de l’homme, chèrement acquises, la Fraternité n’est pas du même ordre, tenant sa réalité d’une commune origine. Les Lumières parleront de l’Être Suprême, le chrétien nommera Dieu, Celui qu’il prie en disant : « Notre Père ». Paternité qui nous fait frères et sÅ“urs.
Le « Notre » est essentiel, il universalise l’amour dont Il nous fait don, ne laissant personne sur la route, englobant tous les êtres humains, non dans l’uniformité d’une identité unique, mais dans la communion des différences, appelées àdevenir richesses, acceptant la diversité des manières de Le célébrer, de Lui rendre grâce, de Le prier.
« Notre Père que Ta volonté soit faite », soit fête ! en l’autre rejoint, servi, aimé, renonçant s’il le faut, ànos propres références, nos propres critères, pour nous risquer dans une expérience relationnelle nouvelle. L’ami comme l’ennemi, l’exclu, le plus petit d’entre les « siens », le « déchet » dirait François. Question d’actualité s’il en est !
Aimer Dieu et haïr autrui, est incompatible. Aimer l’autre même sans le connaître parfois, ne serait-ce pas être déjàsur le chemin de Le rencontrer dans le visage croisé, servi, accueilli ?
Oui, Aimer Dieu et aimer celui dont je me fais proche, c’est tout un. C’est être acteur de cette fraternité àlaquelle nous convie l’appel de l’Évangile.
Michel Dupuy, prêtre de l’Oratoire àLa Valfine, Jura