Des Oratoriens méditent la Bible – Jérôme Prigent (07.03.2016)
Première lecture du lundi 7 mars 2016
Première lecture du lundi 7 mars 2016
Ainsi parle le Seigneur : Oui, voici : je vais créer un ciel nouveau et une terre nouvelle, on ne se souviendra plus du passé, il ne reviendra plus àl’esprit. Soyez plutôt dans la joie, exultez sans fin pour ce que je crée. Car je vais recréer Jérusalem, pour qu’elle soit exultation, et que son peuple devienne joie.
J’exulterai en Jérusalem, je trouverai ma joie dans mon peuple. On n’y entendra plus de pleurs ni de cris. Là, plus de nourrisson emporté en quelques jours, ni d’homme qui ne parvienne au bout de sa vieillesse ; le plus jeune mourra centenaire, ne pas atteindre cent ans sera malédiction. On bâtira des maisons, on y habitera ; on plantera des vignes, on mangera leurs fruits.
(Isaïe 65, 17-21)
On reconnaît la voix d’Isaïe, quelle que soit la langue dans lequel il est traduit. Ces grandes visions d’un avenir régénéré et apaisé sont familières ànotre imaginaire religieux et littéraire. Nous aimons les retrouver pour le temps de l’Avent. Et voilàque le Carême aussi, en ce lendemain du dimanche de la joie et de la mi-carême, nous plonge dans cette Espérance insensée. Une lumière nouvelle vient baigner notre marche au désert.
L’Espérance. Cette deuxième vertu théologale dont le poète Charles Péguy faisait une petite fille opiniâtre, bien moins solennelle que ses sÅ“urs, la Foi et la Charité. Lorsqu’àvue humaine il n’y a plus d’espoir, l’Espérance continue d’habiter les replis de notre vie cachée. Elle n’espère ni dans la restauration d’un âge d’or révolu ni dans un grand soir qui ferait table rase du passé. Elle nous introduit dans un rapport nouveau avec le monde, avec notre vie et notre mort. Elle donne un style ànotre existence.
Comme ils sont beaux ces verbes au futur: tout y semble inaccompli, tout est àdésirer. Le christianisme est bien la religion du Fils, qui renouvelle les promesses du Père et crée du neuf. Notre foi ne vient pas seulement du passé, de la mémoire ou de la tradition: Dieu nous vient aussi de l’avenir.
Jérôme Prigent, prêtre de l’Oratoire àParis