Des Oratoriens méditent la Bible – Paul Carpentier (06.06.2016)
Première lecture du lundi 6 juin 2016.
Première lecture du lundi 6 juin 2016.
1ère lecture du lundi 6 juin 2016
 En ces jours-là, le prophète Elie, de Tishbé en Galaad, dit au roi Acab : « Par le Seigneur qui est vivant, par le Dieu d’Israël dont je suis le serviteur, pendant plusieurs années il n’y aura pas de rosée ni de pluie, àmoins que j’en donne l’ordre. » La parole du Seigneur lui fut adressée : « Va-t’en d’ici, dirige-toi vers l’est, et cache-toi près du torrent de Kénith, qui se jette dans le Jourdain. Tu boiras au torrent, et j’ordonne aux corbeaux de t’apporter ta nourriture. » Le prophète fit ce que le Seigneur lui avait dit, et alla s’établir près du torrent de Kérith, qui se jette dans le Jourdain. Les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande, matin et soir, et le prophète buvait au torrent. (1er livre des Rois 17,1-6)
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Psaume 120 :
Le secours me viendra du Seigneur
qui a fait le ciel et la terre
Je lève les yeux vers les montagnes :
d’où le secours me viendra-t-il ?
Le secours me viendra du Seigneur
qui a fait le ciel et la terre.
Le Seigneur te gardera de tout mal, il gardera ta vie.
Le Seigneur te gardera, au départ et au retour, maintenant et àjamais.
Je me souviens très bien de ce 6 juin là : c’était en 1944, « le jour le plus long ! » J’avais tout juste 10 ans. Au petit matin, ma maman dont c’était aussi l’anniversaire, s’était écriée « ils ont débarqué ! »
Nous allions enfin retrouver la liberté et la joie de vivre. Tout l’inverse de ce qui arrive au prophète Elie, dans son affrontement avec le roi Acab et la terrible Jésabel, annonçant sécheresse et famine pour son peuple.
A l’époque, grâce àla solidarité et àla débrouille, nous étions heureusement mieux nourris que par les corbeaux ! Mais nous avions connu quand même l’évacuation, les restrictions et surtout l’occupation étrangère. Lorsque nous étions sur les routes, en longue file de fuyards, ou plus tard entassés tout tremblants dans la cave de notre grande maison, avec les habitants du quartier, c’était le chapelet qui nous redonnait courage et sérénité, pendant que les avions passaient en procession au-dessus de nos têtes. Et c’était bien du ciel que nous venait le secours !
Aujourd’hui encore, malheureusement, ils sont des milliers sous les bombes àDamas ou àAlep, et sur les routes aux portes de l’Europe, àcrier « au secours ! ». Serons-nous de ceux qui répondront àcet appel, au nom du Seigneur qui a fait le ciel et la terre autant que pour la justice, la fraternité et la paix ? Et nous pourrons être fiers d’appartenir àce peuple qui répand le feu de la charité sur la terre.
     Paul Carpentier, prêtre de l’Oratoire àSaint-Ferréol, Marseille