La session annuelle de formation pastorale intertutelle s’est tenue le 2 février et a rassemblé les acteurs de la pastorale scolaire des établissements eudistes et oratoriens. Elle avait pour objectif de réfléchir àla façon de mener une pastorale de l’espérance face àl’influence croissante des discours collapsologiques. Comment donner du sens àce qui nous arrive ? doit être une question au cœur de la pastorale des jeunes.
« La journée a permis de mieux comprendre les imaginaires contemporains qui habitent nos élèves, du déclinisme àl’effondrement brutal, notamment via les réseaux sociaux, au prix d’une certaine angoisse de l’avenir, y compris dans les milieux en apparence protégés » constate Père Vincent Heraud, eudiste, prêtre référent àSaint Jean Hulst àVersailles.
Chaque participant en a retiré des pistes de réflexion qui vont nourrir les projets pédagogiques en cours ou àvenir, c’est le cas pour Nathalie Labat, chef d’établissement pour le premier degré àMassillon, « J’étais déjàsensible au sujet de la collapsologie mais l’intervention de Marc Fassier m’a donné une énergie supplémentaire pour former les enfants aux « petits pas » écologiques, qui portent un espoir et vont àl’encontre des discours d’effondrement. C’est notre devoir d’agir, car les petites actions mises en place par chacun, en se sentant éco-responsable, porteront des fruits ».
Dans son intervention, Jacques Descreux, prêtre du diocèse de Dijon et doyen de l’Université catholique de Lyon, a centré son propos sur l’espérance dans l’apocalypse biblique. Ce spécialiste du livre de l’Apocalypse en a fait découvrir, en particulier, le chapitre 18 qui porte sur la condamnation de la grande Babylone.
« Il nous a permis, grâce une lecture structurée, approfondie et très éclairée du livre de l’apocalypse, de faire un parallèle entre les effondrements de la grande Babylone et de notre civilisation. Cela nous donne une belle matière pour faire vivre concrètement l’Espérance ànos jeunes ! » nous rapporte Sophie Bernard, adjointe en pastorale scolaire àSaint-Erembert.
Françoise Canal, membre du conseil de tutelle eudiste, en retient que ce chapitre du Livre de l’Apocalypse « est une grande leçon d’Espérance, car il nous rappelle que Babylone s’effondre tout au long des siècles ». De fait, la journée a permis de mesurer combien, dans la tradition judéo-chrétienne, les récits d’espérance jaillissent en contexte d’effondrement d’une organisation socio-culturelle et des représentations qui lui étaient liées. Marc Fassier le rappelait àpropos du prophète Jérémie : « Il y a une perte àvivre pour le renouveau ». Au temps de l’exil, l’espérance nouvelle dont témoigne Jérémie jaillit au moment où s’effondre le royaume de Juda. De même, l’espérance nouvelle des disciples du Ressuscité naît de l’effondrement de l’espérance juive organisée autour du Temple. « Il fut très bon, au cours de ce séminaire, de réentendre en conclusion, qu’il n’y a pas une fin àattendre, mais que l’expérience de la fin est une expérience qui fait partie intégrante de notre vie, composée de fins successives. », conclut Aude Bauguin, adjointe en pastorale au Bon Sauveur au Vésinet. Un message essentiel pour les jeunes, dans un contexte où ils ont particulièrement besoin de trouver un sens aux événements…