Le Christ a épousé la condition humaine pour nous délivrer du péché. « Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché, afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu ». (2 Co 5,21)
Tout comme l’empereur Constantin, qui en 312, vit apparaître dans le ciel un chrisme flamboyant et entendit « par ce signe tu vaincras », nous voyons dans la croix un signe de victoire, le signe du Salut. Car àtravers Jésus mort sur la croix, c’est l’amour de Dieu qui vient nous sauver. Cette mort est bien plus porteuse d’espoir, d’espérance,  que l’ensemble des miracles que Jésus a pu accomplir.
En effet, Dieu a consenti àce que le Salut de l’homme, notre Salut, passe par la souffrance, par le sacrifice de son fils. Quelle preuve ultime d’amour pour nous ! « C’est par sa souffrance que nous sommes guéris ». Ainsi, vivre le chemin de croix c’est suivre Jésus dans cette démarche d’amour. Nous sommes invités àcoopérer ànotre propre salut, àle suivre : « Celui qui veut marcher àma suite, qu’il renonce àlui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive. » (Luc 9,23) Dans nos croix, il y a nos souffrances qui nous arrivent àl’improviste, qu’il nous faut accueillir, même si elles nous paraissent injustes. Faute de quoi, la souffrance restera souffrance stérile. Jésus lui-même n’incarne-t-il pas l’innocent sacrifié qui consent vraiment àson sacrifice, par amour  ?
Alors ne baissons pas les bras. Tout comme Jésus qui est tombé àplusieurs reprises sur son parcours, accablé par le poids de la croix, il nous faut àces moments lever les yeux vers le ciel et ne pas cesser de prier, même si on a parfois le sentiment de ne pas être entendu. Jésus, lui aussi, sur la croix, a crié « Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Ps. 22)
Mais alors, comment vivre le chemin de croix ? Par la prière d’abord, dans la persévérance et dans l’humilité. La prière est un dialogue, une relation avec Dieu qui se tisse dans le temps.
Par la méditation, prendre conscience de l’ampleur du sacrifice qui s’est joué pour nous sauver et dont nous devons être infiniment reconnaissants.
Enfin, et surtout, dans la contemplation. Lors de ce cheminement, il ne nous est point demandé de porter la croix du Christ ni même de nous infliger des mortifications, mais de contempler la souffrance du Christ et par làd’ouvrir nos yeux àtoutes les souffrances du monde. Laissons ce chemin de croix faire naître en nous la compassion ; chemin qui mène vers la lumière du Christ ressuscité, vers la lumière de Pâques.
Sébastien Delenclos et Estelle Enoutor-Kouto, paroissiens, membres du groupe Jeunes adultes