Des Oratoriens méditent la Bible – Jérôme Prigent (29.02.2015)
Évangile du lundi 29 février (Luc 4, 24-30)
Évangile du lundi 29 février (Luc 4, 24-30)
Dans la synagogue de Nazareth, Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays. En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Élie, lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie, et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël ; pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère. Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman le Syrien. »
À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’àun escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin.
(Luc 4, 24-30)
Nul n’est donc prophète en son pays, même Jésus ? Plus nous connaissons quelqu’un (ou plus nous avons l’illusion de le connaître) et moins nous inspirerait-il donc confiance ? Moins nous aurions foi en lui ?  Comme si la foi était plus facile en quelqu’un que nous connaîtrions moins, qui serait éloigné, nimbé de mystère, lointain… Connaître serait toujours au fond source de désillusion ou de méfiance : quand nous vivons avec une personne n’avons-nous pas l’impression de tout connaître d’elle, ses petits côtés, ses limites, ses péchés plus ou moins mignons, tout ce qui nous fait douter de sa capacité àchanger les choses… ?
Pourtant dans la tradition biblique, connaître c’est entrer dans l’intimité de l’autre pour l’aimer. L’amour n’est pas abstraction mais proximité avec l’autre. Et pourrions-nous aimer sans faire confiance, sans donner notre foi ? Pourrions- nous connaître en vérité et en profondeur sans croire en l’autre ? Dans le mariage, dans l’amitié… Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reconnu. La présence de Jésus non seulement parmi les gens de son village mais plus largement parmi nous continue de nous interroger. S’il est comme nous, comment croire en lui ? N’est-il pas seulement l’un des nôtres ? N’est-il pas trop proche ?
Ce carême 2016 pourrait être alors l’occasion de mieux connaître Jésus, par la prière, par la lecture, pour apprendre àmieux l’aimer et àmettre notre foi en lui, reconnu toujours plus comme Christ et Seigneur, avec la communauté des chrétiens.
Jérôme Prigent, prêtre de l’Oratoire àParis