Fête de l’Annonciation du Seigneur
Méditation du P. Jacques Mérienne, prêtre du diocèse de Paris
Méditation du P. Jacques Mérienne, prêtre du diocèse de Paris
« Voici que la vierge concevra »
Lecture du livre du prophète Isaïe 7, 10-14 ; 8, 10
En ces jours-là, le Seigneur parla ainsi au roi Acaz : « Demande pour toi un signe de la part du Seigneur ton Dieu, au fond du séjour des morts ou sur les sommets, là-haut. » Acaz répondit : « Non, je n’en demanderai pas, je ne mettrai pas le Seigneur àl’épreuve. » Isaïe dit alors : « Écoutez, maison de David ! Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes : il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu ! C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel, car Dieu est avec nous. »
Psaume 39 (40), 7-8a, 8b-9, 10,11
R/ Me voici, Seigneur,
je viens faire ta volonté. (cf. Ps 39, 8a.9a)
Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice,
tu as ouvert mes oreilles ;
tu ne demandais ni holocauste ni victime,
alors j’ai dit : « Voici, je viens.
« Dans le livre, est écrit pour moi
ce que tu veux que je fasse.
Mon Dieu, voilàce que j’aime :
ta loi me tient aux entrailles. »
J’annonce la justice
dans la grande assemblée ;
vois, je ne retiens pas mes lèvres,
Seigneur, tu le sais.
Je n’ai pas enfoui ta justice au fond de mon cÅ“ur,
je n’ai pas caché ta fidélité, ton salut ;
j’ai dit ton amour et ta vérité
àla grande assemblée.
« Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté, ainsi qu’il est écrit de moi dans le Livre »
Lecture de la lettre aux Hébreux 10, 4-10
Frères, il est impossible que du sang de taureaux et de boucs enlève les péchés.
Aussi, en entrant dans le monde, le Christ dit : Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, mais tu m’as formé un corps. Tu n’as pas agréé les holocaustes
ni les sacrifices pour le péché ; alors, j’ai dit : Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté, ainsi qu’il est écrit de moi dans le Livre. Le Christ commence donc par dire : Tu n’as pas voulu ni agréé les sacrifices et les offrandes, les holocaustes et les sacrifices pour le péché, ceux que la Loi prescrit d’offrir. Puis il déclare : Me voici, je suis venu pour faire ta volonté.
Ainsi, il supprime le premier état de choses pour établir le second. Et c’est grâce àcette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps, une fois pour toutes.
« Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils »
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1, 26-38
En ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, àune jeune fille vierge, accordée en mariage àun homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie.
L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ;
il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » Marie dit àl’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je ne connais pas d’homme ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est àson sixième mois,
alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible àDieu. »
Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Alors l’ange la quitta.
Tu ne demandais ni sacrifice ni victime, alors j’ai dit : « voici, je viens ! » Ce verset du psaume est au cœur des textes de ce jour de l’Annonciation, mais il est souvent caché par la réponse simple et absolue que Marie fait àl’ange : « d’accord,  je suis la servante du Seigneur ». Le verset de l’Évangile exprime la volonté de Marie, celui du psaume exprime la volonté de Jésus (cela est expliqué en détail dans la lettre au Hébreux). Notre salut tient àla conjonction de ces deux volontés qui s’unissent, et donc se renforcent. L’enfant têtu àqui on donne un ordre répond : si je veux ! L’adulte répond àun appel en disant : oui je le veux ! Pour que notre foi soit une foi adulte elle doit comporter une part de volonté. La foi n’est pas aveugle, elle voit la lumière, la foi n’est pas sourde elle entend la Parole, la foi n’est pas paralysante, elle met en marche, et la foi n’est pas passive : elle veut !
P. Jacques Mérienne, prêtre du diocèse de Paris
Église Saint-Eustache
Photo : © Florence Carillon