Fête de saint Philippe Neri
Pouvez-vous nous présenter ce film projeté ?
Il s’agit d’un film réalisé pour la télévision italienne chargée d’une production de divers films de vies de saints. Il a été doublé en français à la demande de l’Oratoire de France. C’est un film intéressant même si on peut relever quelques inexactitudes et une approche qui privilégie peut-être le contexte italien actuel plutôt que celui du XVIe siècle. On retrouve toutefois les traits de caractère de Philippe Neri, homme doux, faisant passer l’Évangile dans le quotidien et connu pour son esprit joyeux et facétieux.
Sur quels aspects se concentrera votre propos lors de la conférence ?
Philippe Neri, ne l’oublions pas, est le patron de la ville de Rome après saint Pierre. Cela signifie qu’il est d’abord un urbain et que sa pastorale s’exerce dans une cité qui, sans avoir les dimensions de la Rome actuelle, réunit en ses murs toutes les catégories sociales. Il a ce charisme de repérer et réunir autour de lui des gens modestes comme des gens cultivés et de mettre leurs talents au travail. Comme Socrate le fait en tant que philosophe, il oblige les personnes à écouter leur conscience ; il est cet accoucheur d’âmes en les orientant vers le Christ. Florentin d’origine, il est d’une cité qui a connu la République et les excès de Savonarole, frère dominicain. Il a perçu les dérives des riches et des puissants. Lui aussi veut réformer l’Église mais sans l’imposer par la violence.
Que retenez-vous personnellement de la vie de ce saint ?
Ce qu’il y a de sympathique chez lui, c’est ce désir de ne jamais se prendre au sérieux, de ne pas céder à l’amour propre. Malgré les multiples sollicitations, il reste toujours ce simple prêtre qui aime écouter, confesser, prêcher, décourageant s’il le faut, par ses facéties, les tentatives de louanges ou tout ce qui peut entretenir un sentiment d’importance.
Propos recueillis par Franck Menubarbe.