Il y eut un soir il y eut un matin, et Dieu vit que cela était bon… et urgent qu’il se fasse l’un de nous ! Soir de l’humanité plongée et perdue dans les ténèbres, les angoisses, la mort et le péché. Matin de l’Espérance quand surgit la Lumière apportée par le Sauveur qui nous est né. Soir de la Sainte Famille se désespérant de trouver où « crécher» àBethléem. Matin de l’Espérance qui se lève sur les cris du petit homme, issu de Dieu, qui s’ouvre sur la vie, et commence àrespirer ànotre rythme pour se préparer àvivre ànotre unisson.
Il prend le diapason de l’humanité pour mieux la sauver àpartir de sa réalité. Oui, de sa réalité, de sa chair, de son sang, de sa contingence totale, brutale. Non pas un salut qui nous rejoindrait de loin, comme la lumière d’une comète, laquelle nous ferait coucou de loin dans le firmament, salut perché tout là-haut-là-haut, àl’instar de l’astre qui paraîtra au zénith pour indiquer où découvrir l’événement sans pareil. Non pas cela, mais un Salut qui se fait homme, qui prend le risque de l’humanité. Comment être plus proche de ceux que l’on vient sauver qu’en devenant l’un d’entre eux ; devenir image de ceux que l’on vient façonner de telle sorte qu’ils deviennent image de Dieu. Il y eut un soir, il y eut un matin, et Dieu vit que cela était bon, très bon !  Il ne regretta rien ! Il y eut le soir d’une page qui se tourne pour s’ouvrir sur le matin d’un nouveau chapitre, inattendu, inespéré, et pourtant annoncé. Nouveau chapitre, nouveau Testament qui se révélera celui d’un nouveau monde, monde renouvelé, monde sauvé par le sang de ce bébé, sang qui sera répandu un jour sur la croix, annoncé par celui qui suinte du cordon ombilical. Il y eut un soir, il y eut un matin. Le soir de l’homme est achevé, le matin de l’Homme Nouveau est arrivé.
Jean Marie Martin, de l’Oratoire, vicaire de Saint Eustache