Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ. Or voici comment fut engendré Jésus-Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage àJoseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit: « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint; elle enfantera un fils, et tu lui donnera le nom de Jésus (c’est àdire: Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit.
Méditation
Souvent l’annonce faite àMarie éclipse la vocation de Joseph. Mais il n’empêche que Joseph demeure un modèle insurpassable de foi, de disponibilité, de fidélité discrète. Pourtant aux yeux des hommes rien ne semblait disposer Joseph àrépondre àune tel appel, àune telle vocation. Artisan galiléen, étranger àla culture de Jérusalem, inconnu des cercles de l’aristocratie sacerdotale, c’était un homme apparemment oublié de l’histoire. Pourtant que l’on se souvienne du » Magnificat » de Marie où il nous est dit que le Seigneur » renverse les puissants de leur trône, et qu’il élève les humbles ». Et c’est bien ce que va vivre Joseph. Il n’empêche que Joseph n’aurait pu consentir àcette mission si dans la discrétion il n’avait pas entretenu une relation spirituelle privilégiée avec le Seigneur. « Prier et travailler » voilàce qui va permettre àJoseph de remplir sa vocation d’enfantement du Christ ànotre humanité. Joseph participe ainsi comme Marie àl’Incarnation du Verbe en donnant àJésus une identité sociale. Alors pourquoi ne pas nous donner Joseph comme modèle de vie et pas seulement comme « patron de la bonne mort »? En effet comme lui nous sommes inconnus des grands de ce monde, ignoré des grands réseaux médiatiques.Il n’empêche que depuis notre baptême et sa confirmation nous avons vocation àpermettre au Christ de demeurer présent ànotre humanité « qui vous écoute m’écoute ». Ce n’est pas un repli frileux dans ces temps difficiles.
Père Etienne Labignette, prêtre de l’Oratoire.