Jésus trace un sillon sur le sol. Dieu fait passer des fleuves dans nos lieux arides. Comment avons-nous vécu ce temps au désert ? Avec facilité ? Avec effort ? En distance ? En prière ?
Que ce Carême ait été un examen de conscience, un dialogue intérieur, un chemin laborieux ou une promenade plus distraite, il ne s’arrête pas là. Malgré nos écarts et nos imperfections, Dieu nous pardonne. Il se propose et s’offre comme un partenaire existentiel. Il ne s’impose jamais ànous, humbles et faibles, seuls et conscients, volontaires et attentifs, confiants et désireux de lui être disponibles dans notre vie afin qu’il nous rejoigne dans notre humanité.
Dieu ne condamne pas la femme adultère, les plus âgés partent conscients de leurs propres fautes. Il ne reste que Jésus et la femme. Il ne reste que Lui et nous, face àface. L’Essentiel. Quelle place laissons-nous àce dialogue tant espéré ou tant craint, qui  se révèle dans ce que nous avons de plus fragile, au cœur de notre intimité silencieuse ? Imitons le Seigneur, gardons nous d’être les juges des âmes et des consciences. Jésus nous regarde, il nous aime. Il se révèle par et dans notre vie. Cette révélation épouse chacun et chacune d’entre nous dans sa singularité. Ce don d’amour sans condition est un préalable : au-delàde ce que nous sommes et pour ce que nous sommes, Dieu nous aime. Il nous dit aussi « aime ton prochain comme toi-même ». Cela implique de nous aimer humblement et honnêtement tels que nous sommes, de se connaitre et accepter ce qui nous est donné, de faire la paix avec soi, même lorsque l’on devient étranger àsoi-même.
Le Seigneur vient réconcilier en nous ce qui a été brisé. Comment répondons-nous àl’appel du Christ, nous, « les pardonnés » ? Comment agir face aux situations qui nous révoltent ? Comment discuter avec nos frères ? Comment ne pas juger la femme adultère, l’étranger, le différent ? Comment sourire au SDF dont la présence devient gênante au quotidien? Comment supporter patiemment les défauts des autres comme nous le demandent les œuvres spirituelles de miséricorde ?
La prière et le compagnonnage avec le Christ, nous en rendront capables. Le Christ nous a accompagnés durant ces 40 jours. A notre tour de L’accompagner, Lui, jusqu’àJérusalem. Saint Paul dans la seconde lecture de ce dimanche nous dit « … Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus ».
Marie-Charlotte et Chrystel Estela,
paroissiennes, membres du groupe Jeunes adultes.