Après avoir annoncé sa Passion àtrois de ses disciples, Jésus les mène sur le mont Tabor. Ils vivent un moment extraordinaire : Jésus est transfiguré. Une lumière divine enveloppe son corps d’homme, Moïse et Elie, c’est àdire la Loi et les prophètes, apparaissent et la voix de Dieu se fait entendre. Or, juste au moment où les disciples s’apprêtent às’installer dans cette vision béatifique, Jésus les invite àredescendre avec lui dans la plaine. Celui dont le visage resplendit sera bientôt l’homme de la croix. « Entre cette gloire et cette faiblesse, il n’y a pas d’opposition mais une indéchirable unité » comme le dit le père François Varillon dans son ouvrage « L’humilité de Dieu ».
Ainsi, la Transfiguration vient affermir la foi des apôtres et les prépare àl’épreuve prochaine de la Passion.
Nous aussi, nous vivons parfois des moments de grâce où la foi nous apparaît comme une évidence, qui s’efface bien trop vite devant la pesanteur du monde, son rythme, ses tentations et ses peines. Mais Jésus lui-même n’a-t-il pas connu de tels états successifs ? Pourquoi en serait-il autrement pour ses disciples ?
Parce que le Christ a accepté toute la faiblesse de notre humanité, la gloire de Dieu est inséparable de la grandeur de l’homme, et Dieu nous envoie en mission.
Monter sur la montagne aujourd’hui, c’est prendre le temps de faire silence en nous-mêmes pour tourner notre cœur vers le Seigneur et écouter sa Parole. Et puis, affermis par la force de notre prière, nous pouvons redescendre dans la plaine pour nous mettre au service d’autrui, pour apporter un message d’espérance aux plus démunis, pour travailler àl’avènement du Royaume, même si, comme les trois disciples, nous ne savons pas encore ce que signifie « ressusciter ».
Françoise Zehnacker, Saint-Bonaventure, Lyon