Les collèges
Avec la fondation de collèges, en 1638, l’Oratoire ouvre la page de son engagement dans le secteur éducatif.
Ecartées des projets initiaux de Bérulle, les fondations d’établissements scolaires sont pourtant nombreuses ; vingt-six dès 1670 : Dieppe, Juilly, Marseille, Le Mans… Si, comme partout, la priorité est donnée aux humanités et àl’Antiquité, les Oratoriens, imitant les Jésuites, donneront vite large place àl’histoire et àla géographie comme aux mathématiques et aux sciences physiques. Dans ces écoles militaires, on enseigne aussi les langues vivantes : allemand, anglais et italien. À ce choix de diversité de matières, s’ajoute un fort souci de pédagogie : on doit au Père de Condren (2e supérieur de l’Oratoire et fondateur de Juilly) la première grammaire latine écrite en français et… quadricolore !
Autant d’éléments qui expliquent que les idées du Siècle des Lumières et des débuts de la révolution française sont regardées avec sympathie par beaucoup d’enseignants et leurs élèves (tels Charles de Montesquieu, Alexandre de Beauharnais, Jérôme Bonaparte…) Pierre Daunou (1761 – 1840), après avoir été prêtre de l’Oratoire et enseignant dans plusieurs collèges, défendra devant la Convention thermidorienne la loi du 3 brumaire an IV sur l’instruction publique, souvent désignée sous le nom de Loi Daunou.