Le Foyer de Jeunes Travailleurs du centre Cerise (Carrefour, Echanges, Rencontre, Insertion, Saint-Eustache) a rouvert ses portes fin novembre 2020, après neuf mois de travaux. Il offre aujourd’hui dix-neuf T1 de 12 et 16 m², réservés à des jeunes de 18 à 25 ans qui démarrent dans la vie active. En apprentissage, en CDD ou venant de débuter dans un CDI, avec des revenus compris entre 750 et 1500 € par mois nets, ils rencontrent tous des difficultés pour se loger à Paris. Grâce au dispositif des FJT, ils signent un bail et peuvent rester jusqu’à 24 mois. Ils perçoivent l’APL de la CAF, qui les aide à s’acquitter du loyer.

Mais l’entrée en FJT est soumise à dossier, et celui-ci prend également en compte le besoin d’accompagnement social de chaque jeune. En effet, intégrant le FJT, ils seront aidés dans leurs démarches administratives, pour ouvrir leurs droits auprès de la CAF, gérer leur budget, envoyer des papiers dématérialisés… « Les jeunes qui arrivent sont à l’âge où ils font leur entrée dans la vie active, explique Natacha Bourdeleau, en charge de l’accompagnement social. C’est une période de transition importante. Ils sont à la fois en recherche d’émancipation, sans pour autant avoir tous les outils pour être pleinement autonomes. Ils ont souvent besoin qu’on leur rappelle des échéances administratives, des règles de savoir-vivre et de cohabitation. L’objectif de l’accompagnement est de les aider à devenir indépendants ».

Le FJT a également dû s’adapter à la crise sanitaire, en proposant davantage d’animations et de rencontres entre résidants, afin de lutter contre l’isolement. « Nous avons mis en place, le samedi matin, un petit déjeuner où ils peuvent tous se retrouver. Beaucoup de jeunes qui se trouvaient dans la restauration sont aujourd’hui au chômage partiel, c’est compliqué psychologiquement », précise Natacha. Des réunions ont également eu lieu en février afin de mieux connaître leurs besoins et de nouvelles animations ont vu le jour (atelier de boxe animé par un résident champion de France junior, soirée jeux…) Des liens avec le centre socioculturel se sont mis en place, pour des séances de remise à niveau en français notamment. Beaucoup s’interrogent également sur leur avenir professionnel, ils ont souvent à affiner leur projet professionnel et la période augmente les questionnements. D’autre part, « pour les salariés ou les apprentis des secteurs très fortement touchés par le COVID, l’objectif prioritaire est de réussir à rester actifs. En l’absence de perspectives dans leur domaine, ils pensent à des reconversions. » à ces problématiques, auxquelles de nombreux jeunes sont confrontés, s’ajoutent des difficultés administratives du fait qu’ils ne sont pas tous ressortissants français. La moitié ont un titre de séjour qui nécessite un renouvellement, certains ont entamé une procédure de naturalisation. Tous sont inquiets pour l’avenir, même s’ils savent pouvoir compter sur toute l’équipe du FJT.

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