La modernité et le renouveau de la pensée chrétienne chez le père Laberthonnière
par le Père Gilbert Caffin
On désigne par crise moderniste une crise des valeurs affectant les sociétés catholiques au début du XX e siècle. Dans le sens catholique, le terme « modernisme » désigne en effet un courant intellectuel se développant de 1902 à1908, qui se caractérise par un relativisme vis-à-vis des valeurs de l’Église et une propension àla sécularisation. Le terme est employé par le pape Pie X dans son encyclique Pascendi Dominici Gregis (1907) qui le condamne en dénonçant « les erreurs du modernisme », mais n’a jamais été adopté par les prétendus modernistes eux-mêmes. La crise moderniste commence en fait au milieu du XIXe siècle, alors que le Syllabus et l’essai de Darwin ont reconfiguré l’ensemble de l’intelligentsia européenne. Elle se prolonge jusqu’au milieu du XXe siècle et affecte durablement cinq pays d’Europe occidentale : l’Allemagne, l’Angleterre, la Belgique, la France et l’Italie, tandis que le Canada francophone connaît àcet égard un sort spécifique.
Pour Laberthonnière, il s’agit aussi d’être attentif aux questionnements du temps. Pour lui, le monde n’est pas un adversaire, on doit y porter le témoignage de l’Évangile. Nous lirons, durant le récit de sa vie, sa profession de foi sur ce point. Dans ce temps de forte turbulence de la société française, il fallait porter le message du Christ sans se sentir autre que ce monde ou en dehors du monde. L’Église catholique était encore sous le choc de la condamnation par Rome du monde moderne (Syllabus publié par Pie IX, 1864).
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