Les petits déjeuners de La Pointe
un moment de rencontres,
une façon « d’être avec l’autre »
Depuis novembre, deux fois par semaine, des petits déjeuners sont distribués dans le local de la Pointe de Saint-Eustache, au chevet de l’église. En tout, une trentaine de bénévoles œuvre avec le père James Cunningham, vicaire de la paroisse, àl’origine de cette initiative.
« Ces petits déjeuners sont l’occasion de mettre en pratique cette Église en sortie, désirée par le pape François. Même si nous sommes dans les locaux de Saint-Eustache, nous allons àla rencontre des uns et des autres, nous sommes dans « l’être avec l’autre », cette façon d’aller plus loin dans une égale humanité, une égale dignité. C’est une autre façon que l’eucharistie de vivre la présence réelle du Christ, en celle du frère et de la sœur dans le besoin. Etre avec l’autre, tel qu’il est et quel qu’il soit, c’est le témoignage du Royaume. » Cette présence amicale dont parle James Cunningham est évoquée par tous les participants, aidants et aidés.
« Ici, on a beaucoup de contacts avec les bénéficiaires, nous explique Catherine Stolarski, bénévole investie depuis longtemps àla Soupe Saint-Eustache, responsable des goûters de la Pointe et co-responsable des Petits Déjeuners. On les connaît, on discute ensemble, ils sont très sympas. »
Un moment chaleureux, d’autant plus précieux dans ce contexte chahuté. « Les personnes aidées ont besoin de ce lien, qui les réconforte. Au cœur du projet, il y avait la volonté de ne pas être seulement dans une distribution alimentaire », précise Laleh Joncheray, très investie dans ces petits déjeuners. Un projet qui répond également àla diversité des besoins, « on croise des personnes très différentes. Le soir, àla Soupe, ce sont des gens de la rue, alors que pour ces petits déjeuners, ce sont des personnes qui ont perdu leur travail, des étudiants, des femmes seules », souligne Catherine.
Un projet qui devient aussi de plus en plus transversal, car non seulement, il y a les commerçants qui font des dons de denrées alimentaires, les bénévoles toute génération et toute confession confondues, et les paroissiens de Saint-Eustache, qui font des dons un argent ou en nature, notamment pour les produits d’hygiène, mais en fonction des besoins exprimés ou des difficultés rencontrées, les personnes qui le souhaitent seront mises en relation avec des associations du quartier, comme la ressourcerie L’Alternative, rue Léopold Bellan, mais aussi La Clairière, rue Greneta, afin d’aller plus loin dans l’aide et l’insertion des personnes fragilisées.