« L’esprit de l’Oratoire » par Gilbert Caffin
« On parle de « l’esprit de l’Oratoire ». Un esprit se vit plus qu’il n’est facile à définir, au point que, lorsqu’on interroge les oratoriens sur ce point, la plupart d’entre eux hésitent à répondre. Et pourtant certains historiens qui ne sont pas membres de la congrégation en reconnaissent l’importance dans l’histoire de la spiritualité en France et distinguent sa spiritualité de celle des autres ordres, par exemple celle des bénédictins, des franciscains, des jésuites, etc.
Aussi, de nombreuses études sont consacrées à ce qu’il est coutume d’appeler, non sans ambiguïté, « l’École française de spiritualité », née au XVIIe siècle avec et à la suite de Pierre de Bérulle. Elle regroupe les oratoriens, mais aussi les eudistes, les sulpiciens, les lazaristes et bien d’autres familles religieuses d’hommes et de femmes qui se réclament de cette tradition bérullienne.
Retenons deux études particulièrement significatives : Henri Bremond et son incontournable Histoire littéraire du sentiment religieux en France (1923-1933) qui a remis en valeur cette école de spiritualité dite « École française » ; et, plus récemment, Yves Krumenacker, « L’École française de spiritualité. Des mystiques, des fondateurs, des courants et leurs interprètes (Le Cerf, 1998) », fruit d’un séminaire de recherche qui s’est tenu à Lyon de 1990 à 1997.
Parallèlement, le Père Dujardin, Supérieur général de 1984 à 1999, et un groupe de spécialistes ont entrepris et mené à bien une édition complète et critique des œuvres de Bérulle, publiée elle aussi aux Éditions du Cerf, qui les rend ainsi accessibles (11 volumes parus à ce jour, dont 3 sur 4 de correspondances). »
Texte extrait des « Grandes figures de l’Oratoire » de Gilbert Caffin, paru en 2013 aux Editions du Cerf.