Etienne Tissot, président de l’Eglise protestante unie de Lyon, et Armelle Pinson, laïque en mission ecclésiale. organisent un cycle de cours àSt-Bonanventure sur le thème « Luther et le désir de Réforme ». Françoise Zehnacker les a rencontrés.ÂÂ
Vous êtes deux animateurs, un protestant et une catholique face aux 95 thèses de Martin Luther. Comment allez-vous structurer vos interventions ? Allez-vous intervenir tour àtour sur les 95 thèses ou avez-vous fait des choix ?
Nous allons parler àdeux voix successivement mais aussi conjointement en dialoguant avec l’auditoire. Lors de la première séance, nous parlerons du contexte et de la personnalité de Luther avant la publication des thèses ; puis nous avons découpé les trois séances suivantes selon les thèmes dominants exprimés dans les thèses. Luther avait rédigé ces 95 thèses comme un support pour un débat théologique face àl’importance qu’avaient prises les indulgences. Mais c’est àla disputatio de Leipzig que sont définies les différences entre les doctrines catholique et protestante.
Que s’est-il passé àce moment-là? Pourquoi ce schisme qui perdure aujourd’hui ?
Luther qui était professeur de théologie àl’Université souhaitait engager un débat. Celui-ci n’eut pas lieu; un procès en hérésie fut ouvert dès 1518. La dispute de Leipzig en 1519 fit passer Luther comme hérétique et il fut excommunié en 1521 ce qui aboutit àune rupture que Luther ne souhaitait pas. Pensez-vous qu’il est nécessaire de repartir de ce qui s’est passé il y a environ 500 ans pour construire l’œcuménisme du XXIème siècle ? Non, l’œcuménisme est vivant aujourd’hui, notamment àLyon, mais il est important de connaître les nuances qui nous séparent et il est intéressant de se poser la question de savoir ce que l’on ferait aujourd’hui dans les mêmes conditions.
Interview de Françoise Zehnacker