Depuis le chapitre 12 de l’épître aux Romains, Paul donne à ses destinataires des conseils de vie pratique. Après s’être exprimé sur l’attitude à avoir vis-à-vis des autorités civiles, il aborde la façon de se comporter à l’égard de toute personne humaine. Les quatre commandements qu’il cite appartiennent au Décalogue (Exode 20, 13-17).

Il n’en reste cependant pas là, et cite le passage du Lévitique dont Jésus a dit qu’il était un commandement semblable à celui de l’amour de Dieu : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lévitique 19, 18. Voir Matthieu 22, 37-40 et parallèles). Pourtant, alors que Jésus donne à cette injonction le nom de « commandement », l’Apôtre ne conserve pas le terme, mais il l’appelle une « parole ». Pour lui, les commandements, auxquels les fidèles doivent obéissance, concernent uniquement la Loi de Moïse. Avec le Christ, on est sorti de cette logique. Plutôt qu’à obéir, on est invité à inventer.

D’où la question : que dois-je faire pour aimer mon prochain, autrement dit pour l’aider à grandir ? Car il ne s’agit pas d’un amour affectif, mais d’un amour totalement désintéressé, souvent désigné par son nom grec pour éviter toute confusion : agapè.

Je peux aimer mon prochain par des gestes qui l’aideront à grandir. Également par des paroles qui l’aideront à grandir. Et également – mais on y pense moins souvent – par des silences qui lui permettront de s’exprimer et qui l’aideront aussi à grandir.

Donne-nous, Seigneur, une attention aussi bienveillante que cela vis-à-vis des personnes que nous rencontrons, ainsi que vis-à-vis de celles qui sont loin de nous.

 Michel Quesnel, prêtre de l’Oratoire à Lyon

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Méditation biblique

Illustration : Moïse recevant les Tables de la Loi (1960-1966), Marc Chagall, Musée national Marc Chagall, Nice