Evangile du vendredi 26 novembre 2021
Et Jésus leur dit une parabole : « Voyez le figuier et les autres arbres. Dès qu’ils bourgeonnent, vous comprenez de vous-mêmes, en les regardant, que désormais l’été est proche. Ainsi vous, lorsque vous verrez cela arriver, comprenez que le Royaume de Dieu est proche. En vérité, je vous le dis, cette génération ne passera pas que tout ne soit arrivé. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. »
Luc 21, 29-33
Méditation
Voilàun évangile rafraîchissant dans une semaine difficile ! Les épisodes choisis du livre de Daniel que nous lisons depuis dimanche sont àla fois merveilleux et inquiétants – il est question de persécution du peuple juif, de torture, d’empires totalitaires, d’interventions divines et spectaculaires. De même, le chapitre 21 de l’évangile selon saint Luc que nous traversons depuis lundi peut apparaître bien menaçant, avec un jugement aussi terrible qu’imminent. Au milieu de l’annonce de persécutions àvenir, d’invasion de Jérusalem, de destruction de son temple, de calamités comme les guerres – où la responsabilité humaine est engagée – mais aussi de catastrophes naturelles qui apparaissent plus arbitraires comme les tremblements de terre, le signe donné dans cette parabole est bien consolant ! Il s’agit de l’été qui s’approche, d’un bourgeonnement visible, d’une vie qui reprend le dessus, comme des signes de l’imminence du royaume de Dieu.
Notre trouble peut être encore accentué en mesurant àquel point les lectures de cette semaine semblent rejoindre notre actualité – entre crise écologique et conflits géopolitiques, entre transformations anthropologiques et bouleversements économiques et sociaux, sans parler des questions qui traversent nos Églises. Comment, dans ces « crises » qui nous affectent, discerner ce qui relève du bourgeon, de la promesse de vie, de la croissance irrépressible d’une plante destinée ànotre agrément, notre nourriture, notre habillement, etc. ?
La question est d’autant plus importante que nous entrons d’ici quelques jours dans le temps majeur que constitue l’Avent – un temps où se creuse notre désir et où se purifient nos représentations. Mais c’est aussi le calendrier électoral qui doit nous pousser àinvoquer encore davantage l’Esprit de discernement. Dans quelques mois, nous aurons àchoisir un(e) candidat(e) pour le premier poste de l’État. Il nous faudra aussi choisir nos représentant(e)s àl’Assemblée nationale. Dans chaque cas, un discernement doit être mené afin de choisir où porter nos suffrages.
Parmi les moyens ànotre disposition pour un tel discernement, où s’exerce la liberté de chacune et de chacun d’entre nous, une Parole demeure au milieu de l’histoire humaine. Elle se présente comme une espérance qui ouvre l’avenir, et une consolation qui aide àtraverser le présent. Nous pouvons communier àcette Parole afin que celle-ci s’inscrive au plus intime de notre existence : c’est làque peut agir l’Esprit de discernement !
Luc Forestier, prêtre de l’Oratoire àParis
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Illustration : branche de figuier, DR