Méditation biblique du père Michel Dupuy
Évangile du mercredi 4 décembre 2019
Évangile du mercredi 4 décembre 2019
Étant parti de là, Jésus vint au bord de la mer de Galilée. Il gravit la montagne, et làil s’assit. Et des foules nombreuses s’approchèrent de lui.
Jésus, cependant, appela àlui ses disciples et leur dit : « J’ai pitié de la foule, car voilàdéjàtrois jours qu’ils restent auprès de moi et ils n’ont pas de quoi manger. Les renvoyer àjeun, je ne le veux pas : ils pourraient défaillir en route. » Les disciples lui disent : « Où prendrons-nous, dans un désert, assez de pains pour rassasier une telle foule ? » Jésus leur dit : « Combien de pains avez-vous ? » – « Sept, dirent-ils, et quelques petits poissons. » Alors il ordonna àla foule de s’étendre àterre ; puis il prit les sept pains et les poissons, rendit grâces, les rompit et il les donnait àses disciples, qui les donnaient àla foule. Tous mangèrent et furent rassasiés.
Matthieu 15, 29-30. 32-37
Ce pique-nique nous interpelle une nouvelle fois. Évitons d’en rechercher la réalité historique pour n’en chercher que le sens, certainement unique, mais le mien en cet instant.
Une seule parole m’intéresse chez Jésus qui, après avoir manifesté sa compassion pour la foule, « prit les pains, les donna àses disciples, et les disciples aux foules » ; comme s’il leur confiait, et donc ànous devenus disciples par le baptême, de partager ce pain… Un pain qui, en référence àl’Ancien Testament, n’est autre que la Parole de Dieu, donc sa Parole. « L’Homme ne se nourrit pas seulement de pain, mais de tout ce qui sort de bouche de Dieu. »
Jésus ne distribue pas le pain, il donne àses disciples la mission de le donner. C’est donc àce monde orphelin de repères, de sens, que nous, croyants, devons porter ce Pain/Parole. Encore faut-il que nous ne perdions pas la saveur du sel dont nous sommes porteurs, ni n’éteignions la lumière de notre Foi. Que notre témoignage, comme le dit François, ne soit pas prosélytisme irrespectueux de la liberté d’autrui, mais que notre Foi transpire de nos actes au quotidien, de nos rencontres. Méfions-nous de nos paroles trop vite prononcées. Parler vrai n’est pas dire ce que l’on pense, mais penser ce que l’on dit. Et le confirmer par nos actes sous peine de cette hypocrisie qui menace tout chrétien, àcommencer par nos beaux discours cléricaux. À un journaliste lui demandant comment l’on pouvait être chrétien et patron, Francis M., ce grand patron du CAC 40 répondit : « Mauvaise question, mais comment puis-je être patron chrétiennement ? » Et cet adjudant-chef parfaitement incroyant me disant : « Padre, quelle chance d’avoir un colonel chrétien ! » Donnons-leur nous-mêmes àmanger. Nourris de sa Parole, habités par sa présence eucharistique, témoignons par nos vies, nos actes, de Celui qui est Voie, Vérité et Vie. Heureux celui qui saura lire la Foi qui nous habite et se posera la question le menant peut-être à… !
Michel Dupuy, prêtre de l’Oratoire àla Valfine, Jura
* Visuel : Bénévoles de La Soupe Saint-Eustache