Méditation biblique du père Paul Carpentier
Lecture du samedi 9 novembre 2019
Lecture du samedi 9 novembre 2019
Au cours d’une vision reçue du Seigneur, l’homme me ramena àl’entrée du Temple, et voici que de l’eau sortait de dessous le seuil du Temple, vers l’orient, car le Temple était tourné vers l’orient. L’eau descendait de dessous le côté droit du Temple, au sud de l’autel. Il me fit sortir par le porche septentrional et me fit faire le tour extérieur, jusqu’au porche extérieur qui regarde l’orient, et voici que l’eau coulait du côté droit.
Il me dit : « Cette eau s’en va vers le district oriental, elle descend dans la Araba et se dirige vers la mer ; elle se déverse dans la mer en sorte que ses eaux deviennent saines. Partout où passera le torrent, tout être vivant qui y fourmille vivra. Le poisson sera très abondant, car làoù cette eau pénètre, elle assainit, et la vie se développe partout où va le torrent.
Au bord du torrent, sur chacune de ses rives, croîtront toutes sortes d’arbres fruitiers dont le feuillage ne se flétrira pas et dont les fruits ne cesseront pas : ils produiront chaque mois des fruits nouveaux, car cette eau vient du sanctuaire. Les fruits seront une nourriture et les feuilles un remède. »
Ézéchiel 47, 1-2. 8-9. 12
L’eau coulera àflots de tous les côtés du Temple enfin reconstruit, transformant le désert de Juda, habituellement sec et désolé, en une plaine luxuriante. Preuve que Dieu n’abandonne jamais son peuple, même quand il récrimine contre lui, comme autrefois dans le désert de Sin après la sortie d’Egypte (Exode 17, 1-7). Telle est l’annonce d’Ezéchiel aux déportés de Jérusalem àBabylone. Il est prêtre et prophète et sa préoccupation majeure c’est le Temple, la MAISON qui manifeste la présence vivante de Dieu, source de vie pour les hommes.
Depuis toujours, l’eau est indispensable àla vie ; c’est une nécessité, une urgence quelquefois, un drame àl’occasion quand elle manque ou qu’elle emporte tout sur son passage. C’est encore d’actualité.
Quand j’étais plus jeune on nous a appris àfermer le robinet pendant qu’on se brossait les dents, c’est une habitude àprendre tous les jours… Plus tard, j’ai contribué (modestement) avec le CCFD àcreuser des puits en Afrique et j’ai pu même constater de mes propres yeux, sur place, combien cela facilitait la vie des populations les plus démunies.
Aujourd’hui, pour faire face au réchauffement climatique, àla montée des océans, aux sécheresses ou aux inondations catastrophiques, nous sommes invités ànous mobiliser d’une manière ou de l’autre. On se doit presque d’être militant écologiste, sinon végétarien ou végane et on nous presse de participer, au moins de cÅ“ur, aux marches pour le climat. Certains choisissent même le risque de la désobéissance civile. Et voilàque le « péché écologique » ou péché contre la création vient d’être inventé au Synode sur l’Amazonie !
A chacun, croyants ou non, de mesurer librement comment il répond aux urgences du temps, àla sauvegarde de la MAISON COMMUNE. Et aux chrétiens, plongés dans l’eau vive du baptême, de comprendre et de mettre en pratique au mieux, la question de Jésus àla Samaritaine « Donne-moi àboire », et sa réponse ànotre propre soif : « L’eau que je vous donnerai deviendra en vous source jaillissant en vie éternelle » (Jean 4, 16). Alors seulement la prophétie d’Ezéchiel sera accomplie.
Paul Carpentier
Prêtre de l’Oratoire àParis