« Mémoires d’Afrique » célèbre la 13ème édition de « La Nuit des Contes », une valorisation des cultures ancestrales du Bénin
Article publié dans « La Croix » du Bénin le 18 août 2018
Le 14 août 2018, vingt-neuf communes du Bénin ont accueilli la 13ème édition de « La nuit des contes », organisée par l’association Mémoires d’Afrique, qui oeuvre àla collecte et àl’édition des contes et des légendes des pays africains. La Nuit des contes a pour objectif de renforcer les bases de l’éducation et àcontribuer àl’animation de la vie artistique et culturelle du Bénin en vue de faire participer les citoyens de bonne volonté aux objectifs du millénaire pour le Développement. La Nuit des Contes veut faire la promotion des contes et légendes d’Afrique ; favoriser l’esprit d’imagination et de créativité chez les jeunes ; créer au sein de la jeunesse scolaire et universitaire un esprit de brassage et de partage; amener les anciens et autres adultes àfaire un effort de retour aux sources de la tradition; parvenir àpartir des contes et des légendes àlutter contre le régionalisme ; valoriser et vulgariser les contes et légendes au niveau national.
A 11 heures àZé , le maire de la localité lançait la 9ème Journée du Patrimoine Immatériel. Puis à19h, c’était la rencontre populaire annuelle autour du conte dans vingt-neuf communes : Cotonou, Parakou, Porto-Novo,Pobe, Kétou, Dangbo, Sakété, : Zakpota_ Bohicon, Abomey, Savalou, Dassa-Zoumé, Tchaourou, Nikki, Djougou, Natitingou, Abomey-Calavi, N’Dali, Kandi, Malanville, Banikoara, Ouidah, Kpomassè, Savi, Gadomey, Lokossa, Zè , Godomey et Possotomé.
Pour Mémoires d’Afrique , le patrimoine immatériel est un facteur privilégié de rapprochement de compréhension entre êtres humains. En cela, son action contribue àla réalisation des principaux objectifs fixés par l’UNESCO pour la sauvegarde du Patrimoine Immatériel. L’association agit en effet pour la sauvegarde de la culture et des traditions populaires, tout en cherchant àcréer un dialogue renouvelé entre des communautés activement impliquées àchaque étape des projets. C’est pourquoi les moyens mis en œuvre par l’association cherchent avant tout àfavoriser une réappropriation àla fois active et autonome. Ce sont plus particulièrement les jeunes générations que l’association souhaite rendre sensibles et attentives àl’importance et àl’urgence de la sauvegarde du patrimoine qui est le leur.
Pour ces raisons, l’initiative Mémoires d’Afrique peut être considérée comme un processus d’éducation non-formel mis en Å“uvre en étroite collaboration avec des institutions éducatives, comme en témoigne au bénin l’important soutien du ministre de l’éducation Nationale et de la Recherche scientifique, et de la Direction Nationale de l’alphabétisation.
Grâce àdes moyens d’action alliant édition et pérennisation d’une culture riche et respectueuse des populations et de leurs traditions, Mémoires d’Afrique innove en matière de développement culturel. A l’origine du projet se trouve en effet la conviction selon laquelle le patrimoine culturel des populations ne doit pas être négligé au cours des transformations qui accompagnent le développement d’un pays. C’est pourquoi l’association recherche àcréer, dans un contexte chaque fois différent, les conditions qui permettent aux Africains de prendre conscience de la richesse et de la diversité de leur patrimoine et de devenir ainsi acteurs de la mondialisation.
Ainsi le programme de Mémoires d’Afrique s’inscrit dans une logique plus large ou le développement, pour être durable, se veut soucieux et respectueux des traditions locales et des caractéristiques culturelles existantes.
La notion « Développement Durable Culturel » fait alors de la promotion des valeurs ancestrales une condition nécessaire àl’accueil de la modernité. Les valeurs morales transmises par ces récits et ces pratiques deviennent autant de repères pour guider un choix vraiment libre. La culture, base de l’éducation, permet alors un meilleurs « Vivre ensemble». En favorisant la rencontre, le dialogue et l’échange, il s’agit d’apprendre d’où l’on vient pour mieux s’orienter vers l’avenir.
P. Israël Mensah, prêtre de l’Oratoire de France, président du Conseil d’Administration de Mémoires d’Afrique