« Chers Frères et sÅ“urs,
En 1985, en Allemagne, dans la cathédrale de Francfort sur le Main àl’occasion de la Messe célébrée en l´honneur de l’empereur Charlemagne, le cardinal Albert Decoutray, ancien archevêque de Lyon, a dit ceci :
- Mon arrière- grand-père est mort pendant la guerre de 1870-71
- Mon grand-père est mort pendant la Première Guerre mondiale
- Et j’ai perdu mon père lors de la Deuxième Guerre mondiale
Il ajouta ensuite
« Aujourd’hui, je suis ici, parmi vous, en tant qu’évêque français et je célèbre avec vous l’eucharistie. »
Ces mots ainsi prononcés me bouleversèrent tellement que j’en ressentis une profonde douleur et je compris enfin ce que le mot guerre signifiait.
Combien de pères sont morts, combien de femmes sont devenues veuves et combien d´enfants orphelins. Combien de familles ont été anéanties.
Depuis, àchaque fois que je retourne en France, je repense àces paroles qui sont restées profondément ancrées dans ma mémoire.
Aujourd’hui, nous commémorons le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, l’Armistice signée àCompiègne.
Tous les historiens sont unanimes pour dire que c’est l’Allemagne qui a déclaré la guerre en 1914, et cela sans raison apparente.
C’est une grande tristesse et un sentiment d’incompréhension qui m’emparent quand je pense aux guerres entre nos peuples. Et l’Allemagne porte ici une lourde responsabilité. Cela nous ne devons pas l’oublier.
Elie Wiesel a dit « Ne pas oublier, c’est le premier pas vers la réconciliation »
Nous tous, ici réunis, nous avons fêté l’Eucharistie et renforcé notre foi.
Nous nous sommes donné le signe de la paix.
Prions Dieu que nous nous considérions comme frères et sœurs.
Que par nos pensées, nos paroles et nos actions, nous soyons des artisans de la paix. »
Domkapitular Prälat Helmut Wanka, Diocèse de Limbourg
Saint-Eustache, le 11.11.2018