Toutes les fêtes de l’Église sont célébrées àla lumière de Pâques. À cette lumière, saint Paul a écrit aux Chrétiens de Corinthe « vous êtes le corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps » (1 Cor 12, 27). Mais pour être le corps du Christ dans le monde, il faut accueillir le Ressuscité et se laisser accompagner par lui, se laisser guider par l’Esprit au quotidien.
À Noël, nous écoutons les récits de l’enfance de Jésus.  Ces passages des évangiles de Matthieu et Luc baignent dans cette lumière de Pâques et expriment l’espérance que Dieu, qui s’est fait connaître en la personne de Jésus, est entré dans notre histoire et le fait encore dans la vie de chaque personne qui l’accueille. Il est « Emmanuel, qui se traduit Dieu-avec-nous » (Mt 1, 23). Emmanuel qui vient ànous dans un nouveau-né, ne s’impose pas. Il attend patiemment d’être accueilli.
La première lecture de la messe de la nuit de Noël commence avec l’annonce de cette bonne nouvelle : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi » (Is 9, 1). Pour les personnes de bonne volonté et tous ceux qui le laissent naître en eux, Jésus, le Christ de Pâques, peut être la lumière qui réconcilie les hommes entre eux et qui rend possible la réconciliation avec Dieu qui est au cœur de LA Bonne Nouvelle. L’unique recette étant de laisser germer dans sa vie l’amour, signe de la présence de Dieu : Ubi caritas, Deus ibi est, Où est l’amour, Dieu est là.  Bien sûr, il n’y a nulle place pour la complaisance, ni pour l’autosatisfaction. Comme saint Paul l’a découvert et écrit : « En effet, ce qui est àma portée, c’est de vouloir le bien, mais pas de l’accomplir » (Rm 7, 18).
Les fêtes de Noël et de Pâques nous montrent que dans notre faiblesse et notre finitude, que làoù il y a mort, Dieu peut être présent et peut agir. La souffrance, la détresse ne sont pas moins réelles mais les Chrétiens affirment que Dieu qui s’est manifesté dans l’enfant de la crèche, dans Jésus mort sur la croix et dans le Christ ressuscité, peut être lumière pour tous ceux qui marchent dans les ténèbres.
En ce Noël 2015 plutôt sombre, laissons naître en nous l’enfant qui est le Christ de Pâques, accueillons dans notre vie la paix, cette paix qu’il nous donne, et devenons témoins de la lumière qui resplendit – àtravers nous. Bon Noël et paix àtous.
George Nicholson, de l’Oratoire, curé