Dans quelques jours, le 1er mars prochain, nous entrerons dans la période la plus importante de l’année avec le Carême, la Semaine sainte et le Temps pascal. En pleine période électorale, alors que les candidats se pressent de meeting en meeting, espérant recevoir en mai l’onction du suffrage universel, il y a une autre personne vers qui se tourneront nos regards, nos cœurs comme nos prières. Cette personne, c’est celui qui a reçu l’onction de l’Esprit Saint venant du Père : le Christ, le messie ou l’oint, comme le dit son titre. « Ce Jésus, que vous aviez crucifié, Dieu l’a fait Seigneur et Christ » dira Simon Pierre lors du jour de la Pentecôte (Actes 2,36). De ce Christ crucifié et ressuscité naît la possibilité d’une fraternité nouvelle qui, dans le temps de l’Église, ne cesse de s’élargir. Elle s’ouvre sans condition àtous quelles que soient la langue, la culture ou la nation, si nous acceptons la messianité de ce Jésus qui a pris la voie de la fragilité et de la mort pour nous affranchir de tout esprit de domination.
Par notre baptême, nous sommes intégrés dans le tissu de cette fraternité que le Christ a rendu possible, mais que nous devons, au quotidien de nos jours, sans cesse accueillir et garder. En ce sens, cette fraternité nous est donnée, mais nous avons aussi àla construire en la recevant du Christ patient et miséricordieux. Comme vous pouvez le comprendre ce thème de la fraternité se conjuguera tout au long de cette période allant du mercredi des cendres au dimanche de la Pentecôte. Comme un triptyque, trois appels selon les temps rythmeront notre marche : « Changer pour être frère » pendant le carême, « Célébrer la fraternité » au cours de la Semaine sainte, et « Accueillir la joie d’être frère » au long du temps Pascal.
Puisque le carême invite àvivre une démarche de conversion, mieux comprendre la pensée sociale de l’Église, nous amenant àprendre au sérieux l’incarnation et la vie en société, nous aidera àdiscerner où porter l’accent de nos conversions. Pendant quatre jeudis de Carême à20h, les grands sujets de la doctrine sociale de l’Église seront animés par l’antenne sociale de Lyon. Par ailleurs, les rencontres autour de la fraternité se poursuivront dans les domaines du cinéma ou de la littérature. Enfin, avec le service Arts cultures et Foi, nous vous proposerons une lecture publique d’un très beau livre de Frédéric Boyer « Quelle terreur en nous ne veut pas finir ? » le 20 mars prochain. Bien sûr, les rendez-vous des vendredis se poursuivront, avec le partage du riz et de la parole homélitique.
Cette année notre effort de carême sera partagé entre une association pour l’accueil des migrants et une aide pour une paroisse de Dapaong (Togo). D’autres rendez-vous comme la retraite spirituelle de Semaine Sainte, animée cette année par le père jésuite François-Xavier Dumortier, vous attendent. Enfin, notez bien que notre archevêque Philippe Barbarin, viendra célébrer le 800e anniversaire de la naissance de Saint-Bonaventure que nous fêterons lors de la messe du 6 mai prochain,  en partenariat avec la faculté de philosophie de l’Université Catholique de Lyon. Un feuillet sera àvotre disposition prochainement dans l’église et sur notre site internet, afin que vous puissiez ne manquer aucun des rendez-vous qui seront pour vous comme un appel àfortifier cette fraternité que le Christ nous donne àvivre.
                                                             P. Antoine Adam, prêtre de l’Oratoire,
recteur de Saint-Bonaventure et chapelain de l’Hôtel-Dieu