« A notre époque les flux migratoires sont en constante augmentation en tous lieux de la planète : les réfugiés et les personnes qui fuient leur patrie interpellent les individus et les collectivités défiant leur modes de vie traditionnels et bouleversant parfois l’horizon culturel et social auquel ils sont confrontés. Toujours plus souvent, les victimes de la violence et de la pauvreté, en abandonnant leurs terres d’origine subissent l’outrage des trafiquants de personnes humaines au cours du voyage vers leur rêve d’un avenir meilleur. Si elles survivent aux abus et aux adversités, elles doivent ensuite se heurter àdes réalités où se nichent suspicions et peurs. Plus que par le passé, l’Évangile de la miséricorde secoue aujourd’hui les consciences, empêche que l’on s’habitue àla souffrance de l’autre et indique les chemins de réponse qui s’enracinent dans les vertus théologales de la foi, de l’espérance et de la charité en se déclinant en Å“uvres de miséricorde spirituelle et corporelle. (…)
De fait, la présence de migrants et des réfugiés, interpelle sérieusement les diverses sociétés qui les accueillent . Elles doivent faire face àdes faits nouveaux qui peuvent se révéler délétères s’ils ne sont pas correctement motivés, gérés, régulés. Comment faire pour que l’intégration se transforme en un enrichissement réciproque, ouvre des parcours positifs aux communautés et préviennent le risque de la discrimination, du racisme, du nationalisme extrême ou de la xénophobie.ÂÂ
La révélation biblique encourage l’accueil de l’étranger, en le motivant par la certitude qu’en agissant ainsi on ouvre les portes àDieu lui même et que sur le visage de l’autre se manifestent les traits de Jésus Christ. (…)
Chacun de nous est responsable de son voisin, nous sommes les gardiens de nos frères et sÅ“urs où qu’ils vivent. Dans cette perspective, il est important de considérer les migrants non seulement en fonction de la régularité ou de l’irrégularité de leur condition, mais surtout comme des personnes, qu’une fois leur dignité assurée, peuvent contribuer au bien-être et au progrès de tous. En particulier lorsqu’ils assument la responsabilité de leurs devoirs envers ceux qui les accueillent en respectant de façon reconnaissante le patrimoine matériel et spirituel du pays hôte, en obéissant àses lois et en contribuant àses charges. En tous les cas l’on ne peut pas réduire les migrants àune dimension politique et normative, àdes effets économiques ni àune simple coexistence de cultures différentes sur un même territoire. (…) »
Pape François, le 12 septembre 2015.