1ère lecture du dimanche 20 mai 2018
Quand arriva le jour de la Pentecôte, (les douze) furent alors remplis de l’Esprit Saint et commencèrent àparler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer.
Or il y avait, demeurant àJérusalem, des hommes dévots de toutes les nations qui sont sous le ciel. Au bruit qui se produisit, la multitude se rassembla et fut confondue : chacun les entendait parler en son propre idiome. Ils étaient stupéfaits, et, tout étonnés, ils disaient : « Ces hommes qui parlent, ne sont-ils pas tous Galiléens ? Comment se fait-il alors que chacun de nous les entende dans son propre idiome maternel ? Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de Mésopotamie, de Judée et de Cappadoce, du Pont et d’Asie, de Phrygie et de Pamphylie, d’Égypte et de cette partie de la Libye qui est proche de Cyrène, Romains en résidence, tant Juifs que prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons publier dans notre langue les merveilles de Dieu ! »
 Livre des Actes des Apôtres 2, 4-11
Méditation
Je ne saurai imaginer le Saint-Esprit doter en une seconde les douze devenant apôtres du don de glossolalie, ni entendre la cacophonie résultante, mais par ce subterfuge, Luc montre que l’Évangile n’est pas réservé àun clan mais proposé àtous les peuples, àcette multitude pour laquelle Jésus est mort et ressuscité, Lui dont l’incarnation inévitablement dans un peuple s’élargit àl’humanité entière. 2000 ans plus tard, entendons-nous dans la diversité de nos langues ce message ? Comprenons-nous l’appel nous libérant de l’enseignement reçu, souvent erroné, aggravé par une lecture moralisatrice désastreuse ou un dogmatisme imposant des certitudes, qui tuent le doute inhérent àtoute Foi, pour enfin retrouver la sève ? Entendons-nous cette Parole dans la diversité de nos cultures ?
Le Président Macron aux Bernardins, respectant totalement le principe de laïcité, a demandé àl’Eglise – idéalisant trop cette dernière – et donc aux catholiques, de témoigner de cette sagesse chrétienne « qui donne un cap ànotre action, ce cap c’est l’homme », puis de s’engager, car la Foi se voit ànos actes au service de cet homme, dans «cette cohérence entre la pensée et l’action », vécue dans « une liberté questionnante » àlaquelle il nous invite. Notre action citoyenne, humaine, notre vie intérieure, cette vie spirituelle doivent puiser, doivent se nourrir de cette Parole jaillissant de l’Évangile. Mais un Évangile dans sa dimension universelle et non prisonnier d’une uniformité imposée d’expression et de pratique qui non seulement le caricature mais détruit cet Esprit de Pentecôte où chacun entendait dans sa langue, dans sa culture, et donc dans la manière d’en parler et de célébrer.
Sur la place publique de nos quotidiens, entendons dans notre langue la Parole de l’Évangile, plus forte que toute loi, fut-elle d’Eglise ; àl’écoute de notre conscience éclairée par la Parole entendue et comprise.
Michel Dupuy, prêtre de l’Oratoire àla Valfine, Jura